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Dossier
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(suite) Et la préface de Deneault n’arrange rien : un concentré de verbiage pompeux et autosatisfait, symptomatique d’un discours critique qui tourne à vide.
Ce livre ne pense pas le Congo, il pense à travers lui. Il ne cherche pas la vérité, il la plaque. Il ne combat pas le colonialisme, il le rejoue, mais avec des mots militants et des citations bien choisies.
En résumé : Barbarie numérique prétend dénoncer l’aliénation, mais c’est lui qui l’exerce. Il dénonce le pillage matériel, mais commet un pillage symbolique. Il est moins un cri d’alerte qu’un symptôme : celui d’une pensée critique qui, faute de se décentrer, continue à parler au nom de ceux qu’elle prétend défendre.
Voir plusIl faut le dire sans détour : Barbarie numérique de Fabien Lebrun est l’exemple parfait de ce néocolonialisme moral qui prétend éclairer les consciences tout en confisquant, encore et toujours, la parole africaine. Sous ses airs de critique radicale du capitalisme numérique, ce livre rejoue un vieux scénario : celui d’un Occident qui parle à la place de l’Afrique, en se posant une fois de plus comme le seul analyste légitime de sa douleur.
Tout y est : le Congo réduit à une terre de souffrance, l’Afrique figée dans le rôle de victime absolue, passive, silencieuse. Aucune complexité, aucune voix locale, aucune analyse des dynamiques internes. Juste une galerie de tragédies (viols, pillages, travail forcé) alignées comme un inventaire macabre au service d’une thèse fabriquée pour choquer l’Occident… et flatter sa posture critique.
C’est du néocolonialisme version « gauche radicale » : plus d’uniformes, mais une indignation confortable, savamment mise en scène. On n’exploite plus les corps directement, mais leur souffrance. On ne vole plus les ressources, mais les récits. Ce livre ne libère pas, il fige. Il ne transmet pas, il parle à la place. Le Congo y est instrumentalisé comme un miroir sacrificiel où l’Occident peut contempler sa propre faute, sans jamais perdre le contrôle de la narration.
La prose, chargée d’effets dramatiques, oscille entre le pamphlet moralisateur et la performance idéologique.
Voir plusBonne initiative
à compléter par une position critique vis à vis du » Tout numérique » à l’ école*
* « À partir des années 1990, l’explosion de la production de biens électroniques, caractéristique du passage du capitalisme à son stade numérique, déclenche une guerre des métaux technologiques au Congo (RDC) qui n’a fait que gagner en intensité. Cette enquête fouillée montre que la dématérialisation est bel et bien un mythe. Elle se nourrit d’un extractivisme sans limites dans des régions, comme celle des Grands Lacs en Afrique, qui subissent depuis des siècles les ravages de la mondialisation?: de la traite négrière à la terreur coloniale du roi belge Léopold II (pour le «?caoutchouc rouge?» nécessaire à l’industrie automobile) jusqu’aux minerais de sang actuels (dont le coltan et le cobalt sur lesquels reposent la mobilité et la connexion). La civilisation de l’écran est synonyme d’une barbarie numérique qui se manifeste au Congo par?: une économie militarisée et une criminalité institutionnalisée, un pillage généralisé, du travail forcé, le viol comme arme de guerre, la destruction des forêts et l’anéantissement de la biodiversité… Autant de catastrophes qui font du Congo l’une des plus grandes tragédies de l’histoire contemporaine, le prix fort à payer pour un monde connecté »
Voir plusFabien Lebrun
Alain Deneault (Préface)
« Barbarie numérique
Le Congo sacrifié pour un monde connecté »
(suite) Et la préface de Deneault n’arrange rien : un concentré de verbiage pompeux et autosatisfait, symptomatique d’un discours critique qui tourne à vide.
Ce livre ne pense pas le Congo, il pense à travers lui. Il ne cherche pas la vérité, il la plaque. Il ne combat pas le colonialisme, il le rejoue, mais avec des mots militants et des citations bien choisies.
En résumé : Barbarie numérique prétend dénoncer l’aliénation, mais c’est lui qui l’exerce. Il dénonce le pillage matériel, mais commet un pillage symbolique. Il est moins un cri d’alerte qu’un symptôme : celui d’une pensée critique qui, faute de se décentrer, continue à parler au nom de ceux qu’elle prétend défendre.
Il faut le dire sans détour : Barbarie numérique de Fabien Lebrun est l’exemple parfait de ce néocolonialisme moral qui prétend éclairer les consciences tout en confisquant, encore et toujours, la parole africaine. Sous ses airs de critique radicale du capitalisme numérique, ce livre rejoue un vieux scénario : celui d’un Occident qui parle à la place de l’Afrique, en se posant une fois de plus comme le seul analyste légitime de sa douleur.
Tout y est : le Congo réduit à une terre de souffrance, l’Afrique figée dans le rôle de victime absolue, passive, silencieuse. Aucune complexité, aucune voix locale, aucune analyse des dynamiques internes. Juste une galerie de tragédies (viols, pillages, travail forcé) alignées comme un inventaire macabre au service d’une thèse fabriquée pour choquer l’Occident… et flatter sa posture critique.
C’est du néocolonialisme version « gauche radicale » : plus d’uniformes, mais une indignation confortable, savamment mise en scène. On n’exploite plus les corps directement, mais leur souffrance. On ne vole plus les ressources, mais les récits. Ce livre ne libère pas, il fige. Il ne transmet pas, il parle à la place. Le Congo y est instrumentalisé comme un miroir sacrificiel où l’Occident peut contempler sa propre faute, sans jamais perdre le contrôle de la narration.
La prose, chargée d’effets dramatiques, oscille entre le pamphlet moralisateur et la performance idéologique.
Bonne initiative
à compléter par une position critique vis à vis du » Tout numérique » à l’ école*
* « À partir des années 1990, l’explosion de la production de biens électroniques, caractéristique du passage du capitalisme à son stade numérique, déclenche une guerre des métaux technologiques au Congo (RDC) qui n’a fait que gagner en intensité. Cette enquête fouillée montre que la dématérialisation est bel et bien un mythe. Elle se nourrit d’un extractivisme sans limites dans des régions, comme celle des Grands Lacs en Afrique, qui subissent depuis des siècles les ravages de la mondialisation?: de la traite négrière à la terreur coloniale du roi belge Léopold II (pour le «?caoutchouc rouge?» nécessaire à l’industrie automobile) jusqu’aux minerais de sang actuels (dont le coltan et le cobalt sur lesquels reposent la mobilité et la connexion). La civilisation de l’écran est synonyme d’une barbarie numérique qui se manifeste au Congo par?: une économie militarisée et une criminalité institutionnalisée, un pillage généralisé, du travail forcé, le viol comme arme de guerre, la destruction des forêts et l’anéantissement de la biodiversité… Autant de catastrophes qui font du Congo l’une des plus grandes tragédies de l’histoire contemporaine, le prix fort à payer pour un monde connecté »
Fabien Lebrun
Alain Deneault (Préface)
« Barbarie numérique
Le Congo sacrifié pour un monde connecté »