Le moins gagnant : Feltesse se retrouve à l’Élysée
Pendant la campagne pour la mairie de Bordeaux, la candidature de Vincent Feltesse s’est enlisée au fil des jours. D’une communication ratée aux visuels criards et prétentieux, en passant par les combines d’appareil auxquelles Vincent Feltesse s’est soumis, cette course à la mairie donna une bien mauvaise image de la gauche girondine.
Après une telle débâcle, le candidat malheureux à la mairie se retrouvait sans mandat. Pas pour longtemps, puisque moins de deux mois après son échec, Vincent Feltesse était nommé conseiller à l’Elysée. Une étrange prime au perdant, et une manière de rebondir très avantageuse pour l’ancien maire de Blanquefort qui, désormais revigoré, renouvelle ses ambitions pour la mairie de Bordeaux.
Une image bien négative de la politique, où la sanction populaire est bien vite oubliée, et où les désavoués sont bien confortablement replacés. Vincent Feltesse est peut-être un homme politique d’avenir en Gironde, mais il devra retrouver sa légitimité perdue dans une campagne ratée et un « recasage » opportun. D.C.
Le moins solide que son père : Nicolas Madrelle
En mars 2014, le trait de côte politique de la Cub bouge, celui de la Madrellie aussi. La communauté urbaine bascule à droite et à Carbon-Blanc, une des communes qui a contribué à ce basculement, le socialiste Nicolas Madrelle, fils de Philippe Madrelle, n’est pas reconduit dans ses fonctions. Désaveu vis-à-vis des socialistes après la démission de son prédécesseur suite à des détournements d’argent ou refus d’adouber le fils du président du conseil général et ancien maire de la ville ? Toujours est-il que les électeurs, lorsqu’ils en ont eu le choix, ont préféré voter pour son opposant Alain Turby. Probablement sans lien de cause à effet, la défaite du fils a été suivie quelques mois après de l’annonce du retrait de la vie politique locale du papa. M.O.
Le moins en paix : le cimetière des soldats fous à Cadillac
Déjà oubliés pendant la première guerre mondiale, toujours oubliés après, les fous et leur cimetière à Cadillac ne sont pas revenus à la mémoire des autorités pour le centenaire de la Grande Guerre. Aucune commémoration n’a été faite. Les murs tombent toujours. Les tombes s’écroulent sur elles-mêmes. Sauvé de la destruction, le lieu attend toujours une réhabilitation qui n’arrive pas ; pourtant l’historien Jean-Yves Le Naour en était sûr : « J’ai bon espoir que ce cimetière des oubliés ne le soit plus lui-même ». Après l’annulation des élections municipales, Jocelyn Doré vient d’être réélu à son poste. Reste à ressortir ce vieux dossier. (Film photographique) X.R.
Le moins ouvert : la fin de la gratuité des musées
Plutôt qu’errer entre midi et deux, plutôt que de faire les magasins le dimanche, les badauds pouvaient visiter gratuitement le musée d’Aquitaine de Bordeaux à tout instant. Mais voilà, c’est fini depuis le début du mois d’août. La municipalité a choisi de refaire payer pour… acquérir de nouveaux chefs-d’œuvres, a-t-elle promis par la voix de l’adjoint Fabien Robert. Pour voir les collections permanentes, il faut désormais mettre la main au portefeuille. Par souci d’égalité jure la mairie. Il est vrai qu’il suffit de prouver sa pauvreté pour avoir accès à la gratuité. X.R.
Le moins calme : les tempêtes sur le littoral
Des plages ravagées, deux décès dans le pays basque, l’immeuble Le Signal à Soulac évacué, un recul du trait de côte 10 fois supérieur à la normale. Les tempêtes à répétition de l’hiver dernier auront marqué les esprits et le littoral. Sont-elles le signe que nous sommes dans l’œil du cyclone ? L’avenir et notamment l’hiver 2015 nous le dira. Lacanau ne s’en est pas encore remis que déjà la triste saison revient en effet, avec ses fortes marées. Mais ces mouvements ont aussi mis au jour des vestiges archéologiques comme la découverte d’une nécropole de l’âge de fer sous la Dune du Pilat. X.R. et A.C.
Le moins réussi : Feltesse, le retour
Après six mois de silence qui ont suivi sa défaite aux municipales de Bordeaux, Vincent Feltesse balance un « Je serai maire de Bordeaux » dans un post sur sa page Facebook le 1er septembre 2014. Un mois plus tard, et une volée de bois vert chez les socialistes, il rattrape son ambition dans un entretien pour Sud-Ouest avec « Je suis trop respectueux des électeurs pour laisser croire que je suis seul à décider de cela ».
Nombreux au PS et chez les partisans se sont pincés pour y croire. Feltesse désormais conseiller de François Hollande, certains de ses camarades girondins voient venir la « voix de son maître » sur des questions politiques qui divisent. Considéré naturellement leader de l’opposition locale, ses interventions ont été remarquées au conseil municipal.
Jusqu’à ce lundi 27 octobre où la présentation tant attendue de la politique culturelle de Fabien Robert, adjoint d’Alain Juppé, a scotché une opposition qui avait fait de la culture son cheval de bataille. Est-ce le retour d’un débat sur la question (20 ans qu’aucune politique culturelle n’avait été présentée) plus qu’une feuille de route sans réelles surprises qui a tétanisé la gauche ? Vincent Feltesse n’a cependant rien trouvé à signaler que « la nécessité d’un travail qui mêlerait la gastronomie et la culture » et de rappeler une Base sous-marine « qui nous fait tous fantasmer » ! W.S.
Le moins clair : Juppé candidat pour 2017
Le 20 août 2014, Alain Juppé a officialisé sa participation à la primaire de l’UMP en vue de l’élection présidentielle de 2017. Pourtant, en pleine campagne municipale pour la mairie de Bordeaux, il avait certifié sur Twitter, en réponse au Point, qu’il comptait bien aller jusqu’au bout de son mandat s’il remportait les municipales.
Que Le Point se rassure: si je suis élu en mars prochain, ce sera pour 2014/2020!!! — Alain Juppé (@alainjuppe) December 2, 2013
Sur Europe 1, il a promis la même chose s’il conservait son poste et s’il était élu président de la CUB : « C’est bien mon intention naturellement [d’aller jusqu’au bout des mandats, NDLR], Je ne me présente pas pour laisser tomber la responsabilité que m’auront confiée éventuellement les Bordelaises et les Bordelais. »
Finalement, les sirènes de l’Élysée chantent mieux que celles du Palais Rohan. Fort de ses 61% des voix lors des municipales bordelaises, Alain Juppé a impressionné la droite et les Français en général. Les sondages en sa faveur se succèdent et la machine est en route pour Paris.
Pour autant, les Bordelais ne lui en tiennent pas rigueur et seraient plutôt fiers de voir leur maire se muer en président de la République. Selon un micro-trottoir dans Sud-Ouest, ils voient en lui un « homme d’État » et voudraient surtout qu’ « il ne laisse pas tomber Bordeaux ».
Pendant ce temps, sa succession se prépare. W.S.
Le moins sympa : les « bâtards de Bordeaux » par Thierry Herzog
On le savait, les avocats ont du bagout. Avec le désormais célèbre « ce qui va faire du boulot à ces bâtards de Bordeaux » lâché par Thierry Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozy, dans le cadre de l’affaire Bettencourt, le bagout se fait agressif. Révélée par le site Médiapart en mars 2014, cette perle d’élégance verbale a même un nauséabond parfum de berlusconisme hexagonal. A.C.
Le moins bon à respirer : les pesticides épandus près des écoles
Le 5 mai, une vingtaine d’enfants et une enseignante de l’école primaire de Villeneuve-de-Blaye sont pris de malaise. En cause : l’épandage – sans modération aucune – de pesticides sur les vignes attenantes à l’établissement. Avant même d’être tiré, le vin ferait donc tourner les têtes. Et la gueule de bois est rude, surtout quand on sait qu’au pays du vin, nos chères têtes blondes ont des cocktails de pesticides plein les cheveux – comme le prouve une enquête de Générations futures réalisée sur l’exposition des jeunes enfants vivant ou allant à l’école dans des zones agricoles. A.C.
Le moins cadeau : ces grands projets dont l’utilité reste à démontrer
Le grand stade de Bordeaux a beau être presque fini, les opposants au mode de financement choisi pour le construire – un partenariat public-privé –, ne baissent pas les bras : ils attaquent devant le Conseil d’Etat un contrat qui coûtera selon eux in fine plus cher au public qu’aux intérêts privés (les Girondins de Bordeaux) pour lesquels il est bâti. En plein disette des finances de la collectivité, on peut aussi se poser des questions sur le dérapage des prix de la grande salle de spectacle de Floirac (dont l’intérêt est là moins sujet à caution) ou de la Cité des civilisations du vin (18 millions d’euros de surcoût). Pourvu qu’ils trouvent leur public… S.B.
Et vous, qu’est ce que vous avez regretté en 2014 ? Dites-le dans les commentaires…
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