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Disneyland bientôt à Bordeaux [Poisson d’avril]

Présidente du conseil de surveillance d’Euro Disney et adjointe d’Alain Juppé, Virginie Calmels a annoncé ce jeudi, en marge du Forum d’Avignon, que la multinationale américaine créera à Bordeaux un deuxième parc d’attraction en Europe.

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Disneyland bientôt à Bordeaux [Poisson d’avril]

Le château de la Belle au bois dormant, ici à Disneyland Paris, se visitera aussi à Bordeaux (JP Freethinker/flickr/CC)
Le château de la Belle au bois dormant, ici à Disneyland Paris, se visitera aussi à Bordeaux (JP Freethinker/flickr/CC)

S’il est finalement logique que la Belle endormie accueille à son tour un château de la Belle au Bois Dormant, il a fallu se pincer pour y croire.  Malgré la baisse de la fréquentation de Disneyland Paris, et en dépit du contexte morose lié aux attentats, Euro Disney a bien décidé de créer un nouveau parc d’attractions,  et d’installer celui-ci à Bordeaux. C’est la présidente de son conseil de surveillance en personne, Virginie Calmels, qui a fait cette annonce surprise ce jeudi lors du Forum d’Avignon, le Davos de la culture qui se déroule actuellement à Bordeaux :

« Plutôt que de rénover son parc de Marne-la-Vallée, Euro Disney cherchait un nouveau site, notamment pour développer les attractions dédiées aux super héros Marvel (dont Disney a la licence d’exploitation, NDLR), a expliqué l’adjointe au maire de Bordeaux en charge de l’économie. L’entreprise a appuyé son choix sur le boom du tourisme dans notre ville, sur l’arrivée de la ligne à grande vitesse et les projets de prolongement vers Toulouse et l’Espagne, ainsi que sur la bonne desserte internationale de notre aéroport. »

C’est d’ores et déjà un succès politique éclatant pour celle qui aspire à la succession d’Alain Juppé. La vice présidente de Bordeaux Métropole en charge de l’attractivité économique pourra en effet se targuer non seulement d’implanter une multinationale sur le territoire – Euro Disney est la filiale de The Walt Disney Company (TWDC) -, mais aussi d’être à l’origine d’un équipement susceptible d’attirer des millions de nouveaux touristes, et un public sans doute plus familial que la Cité du Vin. Elle démontre au passage que ses jetons de présence dans les conseils d’administration de grands groupes peuvent aussi profiter aux Bordelais.

Zootopie à Pessac

Argument moins avouable pour Euro Disney : Bordeaux bénéficierait de la peur des attentats à Paris chez les touristes étrangers. La métropole girondine est un peu le pays des Bisounours à côté de la Seine-et-Marne. Pour ses habitants, c’est évidemment la promesse de milliers d’emplois, et pas seulement sous les costumes de Mickey, Donald ou Dingo, et de millions d’euros d’investissements. A ce stade, aucun chiffre n’a été communiqué.

Si Euro Disney n’est financièrement pas au mieux, l’entreprise compte surfer sur la vague « Reine des neiges 2 » : la sortie prochaine du film devant générer de nouvelles attractions et de substantielles rentrées financières.

On ignore encore l’emplacement exact du futur parc. Selon nos informations, Virginie Calmels aurait proposé des terrains entre Mérignac et Saint-Médard en Jalles, sur l’emprise de l’opération d’intérêt métropolitain (OIM) de l’aéroport, plus précisément entre le Décathlon Village de Mérignac et les bâtiments de Médecins sans frontière. Dassault et Thalès, entreprises phares du coin, seraient d’ailleurs sur les rangs pour proposer à Disney une attraction révolutionnaire, une sorte de Space Mountain, mais à bord d’un chasseur-bombardier.

Alain Rousset, président de la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, est cependant déjà très actif en coulisse pour défendre la cause de Pessac, avec également un projet d’attraction dans sa besace : une reconstitution au parc du Bourgailh de « Zootopie », la mégapole utopique où animaux prédateurs et herbivores cohabitent pacifiquement. « A Pessac, nous avons déjà un zoo, regardez Pluto », a lancé non sans humour le candidat déclaré à la succession du maire actuel, Franck Raynal.

Des attractions en bois

Mais toute la gauche ne se réjouit pas de cette nouvelle. Matthieu Rouveyre prévient qu’il sera « très attentif à ce qu’aucune subvention publique n’arrive chez Oncle Picsou » :

« Qu’Alain Juppé et Virginie Calmels ne jouent pas aux Pinocchio avec les impôts des Bordelais ».

Son collègue écologiste Pierre Hurmic pourfend lui « l’arrivée d’un symbole de la culture capitaliste américaine, incarnée par Mac Do, Coca-Cola et Disney », et un projet qui va « artificialiser des centaines d’hectares de terres arables ».

Virginie Calmels réplique que Disneyland Bordeaux sera éco-responsable : comme Euratlantique, dont l’adjointe d’Alain Juppé est également présidente, Euro Disney pourrait s’engager à construire 25% de bâtiments à ossature bois, mais aussi se chauffer au pin des Landes.

Les Républicains : Civil War

Avec pour PDG l’Allemand Tom Wolber, Euro Disney n’était-elle pas tentée de viser les marché plus à l’est du continent ? Berlin aurait été pressentie, mais il semblerait que pour accueillir Iron Man & co, la ville d’un maire droit dans ses bottes et de son adjointe autoproclamée Dame de Faire, tenait plus la cotte qu’une capitale située de l’autre côté de l’ancien Rideau de fer.

Enfin, aussi curieux que cela puisse paraître, les comics books de Marvel seraient une source d’inspiration pour Alain Juppé : dans « Civil War », après la division des Avengers, ce ne sont pas moins de 14 super-héros qui s’affrontent, soit presque autant que de candidat à la primaire de Les Républicains, avant bien sûr de se rabibocher pour faire face aux vrais ennemis crypto-communistes du Monde Libre.

Détail cocasse : dans l’adaptation ciné de la BD, la voix française de Spider-Man sera assurée, selon Wikipedia, par un certain Gabriel Bismuth. On ne sait s’il a un quelconque lien de parenté avec Paul, mais d’après le maire de Bordeaux, ce dernier a bel et bien une araignée au plafond.


#Alain Juppé

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