Le soleil de plomb et les trois heures d’attente ont eu raison de la soixantaine de soutiens des Ford Blanquefort, dont les Geodis toujours en grève, et le député France Insoumise Loïc Prudhomme. Ils sont partis avant la fin du comité de suivi qui réunissait les représentants du personnel de Ford et de la direction de Ford Europe, préfet, député, élus métropolitain, départemental et régional.
A la sortie, le cégétiste Philippe Poutou explique son désarroi en peu de mots :
« Il en ressort pas grand chose et presque rien. Au début, les représentants de Ford Europe ne disent rien et nient l’urgence de la situation ; puis à un moment ils lâchent qu’il y a une étude de faisabilité d’une boite de vitesse, la 8F-Mid, qui peut avoir une production importante. Ça rassure un peu tout le monde mais une étude de faisabilité, ce n’est qu’une petite porte qui s’ouvre. »
Amoureux de la stratégie du pied dans la porte, ce sont les cégétistes avec l’intersyndicale qui ont proposé cette nouvelle production. Mais elle n’arrivera pas tout de suite puisque l’étude de faisabilité donnera ses résultats en octobre prochain. La décision de Ford interviendra au début de l’année 2018 pour un début de production dans le premier semestre 2019.
Environ 200000 unités de la 8F-Mid devront être produite, autant dire que cet apport serait conséquent alors que la production de la 6f15, prévue en 2018, a vu ses prévisions baisser drastiquement et que la production de la 6f35 est déjà en fin de vie.
Et pourquoi pas Donald Trump ?
Seulement les syndicats n’oublient pas que l’accord signé en 2013 – promettant le retour d’activités de Ford (après un départ contrarié) et un objectif de 1000 emplois sur site – a une durée de cinq ans. En mai 2018, celui-ci sera terminé et la crainte est qu’il ne soit pas renouvelé.
Le préfet, dans son communiqué, rappelle la « nécessité d’un tel produit pour le maintien de l’emploi sur le site ».
Député La République en marche de la circonscription, Benoit Simian prenait pour la première fois le dossier en main. Il salue « deux messages d’espoir » avec la « présence assidue » de la direction de Ford Europe et l’étude à venir. Il « imagine » enfin que le ministre de l’économie français en parlera à Donald Trump lors de son passage au 14 juillet. Rien que ça.
De son côté, et pas sûr que cela soit plus facile, Philippe Poutou va tenter de remotiver ses collègues à se mobiliser pour le prochain comité de suivi en octobre. Il lâche : « Ce boulot, il faut se l’arracher. » Et ça fait 10 ans que ça dure.
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