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30/04/2024 date de fin
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Des Bordelais veulent que le BHNS laisse la priorité aux voitures

Quelques habitants du quartier Croix-Blanche s’insurgent contre la suppression de places de stationnement prévue par le projet de bus à haut niveau de service Bordeaux – Saint-Aubin. Ils viennent de lancer une pétition et d’écrire à Alain Juppé.

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Des Bordelais veulent que le BHNS laisse la priorité aux voitures

Oui aux transports en commun… à condition de pouvoir continuer à utiliser nos voitures comme on l’entend. C’est en substance le message porté par un nouveau collectif formé par quelques habitants du quartier Croix-Blanche, à Bordeaux.

« Non à un BHNS (bus à haut niveau de service) au rabais entre Saint-Aubin et et Gare Saint-Jean », déclarent ainsi ses membres, qui viennent d’écrire une lettre à Alain Juppé, président de Bordeaux Métropole, et de lancer une pétition (en fait, un mail de soutien à adresser à croixblanche.collectif@gmail.com).

Alors que la préfecture a récemment signé la déclaration d’utilité publique (DUP) pour ce trambus porté par la métropole, ces riverains (dont fait partie Denis Teisseire, de l’association Transcub’) estiment qu’en l’état, « ce projet entrainera d’importantes nuisances ».

« Nous avons des problèmes considérables de stationnement le soir, et on va supprimer 71 places, sans les remplacer, s’insurge Yves Deslandes. Or nous avons la possibilité de créer 355 places dans des rues adjacentes, là où le stationnement n’est autorisé que d’un côté de la rue et où il y aurait de la place. »

Commerçante rue de Caudéran, Alexandra Bollansée estime elle que ses clients sont « un peu affolés, mais que le BHNS pourrait être un super projet » accepté par tous, avec quelques aménagements. Exemple au hasard : prolonger la circulation à double-sens des voitures… rue de Caudéran, « afin que les parents puissent continuer à déposer leurs enfants dans l’un des 6 ou 7 établissements scolaires du quartier », justifie Alexandra Bollansée.

61% de ménages motorisés

Alors qu’une voiture passe 90% de sa vie à l’arrêt, essentiellement sur l’espace public, nous faisons remarquer aux membres du collectif qu’il parait légitime de vouloir réduire sa place dans le centre-ville de Bordeaux, très bien desservi par les transports en commun, et où les distances se font aisément à pied ou à vélo.

« J’essaie de faire le moins possible sans voiture, mais nous sommes un couple avec quatre enfants, on a besoin d’une et même de deux voitures… N’en avoir du tout de voiture, ce serait une atteinte à la liberté de chacun », rétorque Alexandra Bollansée. « Moins de stationnement ? Vous n’y pensez pas, il n’y a déjà pas assez de garages dans le quartier », ajoute un autre membre du collectif.

Au nom de la santé publique et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’objectif devrait pourtant être de faire baisser la motorisation globale dans la zone qui sera desservie par le trambus, pas de permettre aux habitants de se garer plus facilement. Aujourd’hui, sur les 90 266 ménages du périmètre d’étude du BHNS, seulement 28 678 ne disposent pas de voiture, ce qui correspond à un taux d’équipement de 68,2% des ménages possédant un ou plusieurs véhicules.

Même à Bordeaux, ce taux d’équipement est de 61%, contre plus de 90% pour tous les autres territoires de la zone d’étude.  Et près de la moitié (46%) des déplacements domicile-travail se font encore en bagnole dans la ville de pierre (contre 57% sur tout le périmètre de l’étude).

Le collectif Croix-Blanche participera à trois « ateliers de travail », en fait des réunions publiques prévue en novembre sur le BHNS – une poursuite de la concertation recommandée par la commission d’enquête, notamment sur la question du stationnement. Le collectif espère aussi inciter la métropole a opter pour des bus tout électriques à recharges flash, plus silencieux mais beaucoup plus chers – 912000 euros pièce, alors que 28 bus doivent être achetés.


#transports

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