Pour ce 1er mai, la CGT avait appelé à 240 mouvements partout en France sous le signe de l’unité et de la « convergence des luttes ». Mais le syndicat s’est retrouvé isolé : la CFDT et FO n’ont pas appelé au défilé unitaire, préférant faire cavaliers seuls. Solidaires n’a pas signé l’appel, mais ses membres ont tenu à être présents et à apporter leur voix aux protestations contre les réformes du gouvernement.
Si la manifestation était à l’initiative de plusieurs syndicats (CGT, FSU UNSA, FIDL et UNL), ce sont en réalité des dizaines d’associations et mouvements politiques qui ont uni leurs voix à Bordeaux. Ce qui ne manque pas de ravir Théo, secrétaire fédéral du Mouvement des Jeunes Communistes, venu défiler avec un carton rempli de brins de muguet.
« La convergence des luttes, elle se fait entre nous, entre nos mouvements. On ne manifeste pas pour une seule cause, mais pour toutes. C’est l’esprit du 1er mai. »
De multiples revendications
Cheminots, Ehpad, Air France, Ford, des lycéens ou encore Carrefour, rappelaient la situation actuelle des salariés et la gronde sociale contre les réformes d’Emmanuel Macron.
Un panneau fermement brandi vers le ciel, Anne Tartereau est venue pour donner une visibilité aux employés menacés de Carrefour (2400 suppressions de postes envisagées par le groupe).
« Les salariés de Carrefour commencent leur travail très tôt. Ils n’ont pas le temps de se mobiliser et de faire entendre leur voix. C’est pour ça que je suis là : dénoncer les plans de licenciement de Carrefour et montrer que nous ne nous laisserons pas faire sans lutter. »
Génération.s, le PCF, les écologistes ou encore Nouvelle Donne ont mobilisé leurs troupes. Mais pour Danièle et Jean-Pierre, deux militants du PCF, le défilé du 1er mai est avant tout une tradition.
« En 1886, à Chicago, ils ne s’étaient pas mobilisés pour une cause particulière. Ils manifestaient pour leur statut de travailleur, quel que soit leur métier. Aujourd’hui, c’est pareil. Tant que l’on pourra marcher, on sera présents », explique Danièle.
« Cette année a cependant une importance toute particulière. Toutes les générations sont menacées par les réformes du gouvernement. Il y a une vraie nécessité à faire entendre nos voix », ajoute Jean-Pierre.
Et de multiples causes
Les retraités ont aussi souhaité s’exprimer, parfois avec humour, sur la hausse de la CSG et leur précarisation. Un poulet empalé sur une pancarte illustre le slogan « Avant Macron, j’avais des plumes ». D’autres, comme Jean-Luc ont préféré les chiffres à l’humour, rappelant que le président a été élu par un quart des français.
« Il faut parler, écrire, être visible. Pas seulement nous, les retraités, mais toute la société. Parce que la lutte, elle se fait pour nous mais aussi pour les générations futures. C’est ça le 1er mai : un mouvement uni, pour faire poids face aux dirigeants et au patronat. »
La manifestation a également pris des teintes internationales avec la présence des militants kurdes et catalans. Avec leurs drapeaux aux couleurs de l’arc-en-ciel, les militants de l’Appel des 100 pour la paix protestaient quant à eux contre les armes nucléaires et leur prolifération, dans un contexte international tendu.
Entouré de pancartes où l’on pouvait lire « Ni mari, ni patron, ni Macron », le Collectif Bordelais pour les Droits des Femmes a choisi de rejoindre le défilé avant leur rassemblement de ce mercredi, « Nous, on te croit » en écho à la condamnation de La Manada.
Cagoulés de rose « pour illuminer le cortège », le collectif Trans Pédées Gouines a quant à lui organisé un Pink Bloc, alter ego coloré du Black Bloc, féministe et LGBTQ.
Après deux heures de marche, les manifestants sont arrivés à 12h30 place de la Victoire, le point final du défilé. Certains auront par la suite rejoint le rassemblement de la CGT qui se tenait à la Bourse du Travail.
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