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Dossier #26 : Bordeaux, ma cité va craquer ?

Lancée dans une course au gigantisme – son grand stade, sa LGV, son Arena, sa Cité du vin, ses nouveaux quartiers de béton et d’acier -, Bordeaux aurait-elle perdu son âme au passage ? « Beaucoup d’amoureux de Bordeaux ne se reconnaissent pas dans ce projet de métropole millionnaire qui consiste pour l’instant à boucher des …

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Dossier #26 : Bordeaux, ma cité va craquer ?

Lancée dans une course au gigantisme – son grand stade, sa LGV, son Arena, sa Cité du vin, ses nouveaux quartiers de béton et d’acier -, Bordeaux aurait-elle perdu son âme au passage ?

« Beaucoup d’amoureux de Bordeaux ne se reconnaissent pas dans ce projet de métropole millionnaire qui consiste pour l’instant à boucher des trous avec des immeubles de piètre qualité tout en transformant le centre en Disneyland à perches à selfie », écrit ainsi le Front de Libération Bordeluche.

La réplique du FLBP aux accusations d’anti-parisianisme a en tous cas trouvé un vrai écho politique. A moins de deux ans des municipales, ses élus se demandent comment la métropole pourrait conjuguer qualité de vie et croissance, dynamisme et esprit village.

Car l’attractivité de l’agglomération bordelaise ne se dément pas : 52000 nouveaux habitants arrivés entre 2010 et 2015, 11000 nouveaux emplois créés en 2017, dont 2000 par des entreprises qui s’installent sur la métropole, plus de 7 millions de touristes l’an dernier.

Mais la médaille a son revers : spéculation immobilière, logements devenus rares et chers, encombrements automobiles permanents, trams et équipements publics saturés, à l’instar des écoles de la métropole, comme le montre un des articles de ce dossier.

Pour certains esprits chagrins, le trop-plein est atteint. Et à l’instar du sentiment d’insécurité, cette simple impression a aujourd’hui des effets délétères.

Riverains of Babylone

Plus personne ne veut entendre parler de métropole millionnaire, ce slogan qui se résumait pour certain à l’acquisition du statut de grande d’Europe, mais signifiait aussi pour d’autres la volonté de contrer l’étalement urbain, en construisant des logements là où se créent les emplois.

Si bien que, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, la plupart des maires lèvent le pied sur l’immobilier, et veulent limiter la croissance de leur population. Ce « malthusianisme », dont nous décrivons les ressorts dans cette enquête, vient moins de la peur des parisiens que de celle des électeurs et riverains…

Il est pourtant possible de concilier densification urbaine et qualité de vie, pense l’architecte Christophe Hutin dans un entretien avec Rue89 Bordeaux. Et si la réflexion bat aujourd’hui son plein sur la place de la nature en ville, elle est encore embryonnaire sur celle à retirer à la voiture, condition sine qua non pour pacifier une métropole littéralement en surchauffe.

 


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