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Policiers et lycéens ont rejoué le siège de Stalingrad

Après l’ébauche de manifestation des lycéens violemment réprimée par les forces de l’ordre lundi, de nouveaux affrontements ont eu lieu ce mardi matin place Stalingrad à Bordeaux. Certains lycéens disaient vouloir venger leurs amis agressés et arrêtés la veille. Les altercations se sont terminées par un grand feu devant le lycée François-Mauriac.

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Policiers et lycéens ont rejoué le siège de Stalingrad

« Hier [lundi] notre manifestation [contre la réforme du lycée et Parcoursup, NDLR] était totalement pacifique. Ce sont les policiers qui ont tiré des flashballs pour nous écarter. Alors ce matin, certains ont voulu se venger. »

Voilà ce qui semble avoir conduit à un nouveau rassemblement, dès 8h ce matin, sur la place Stalingrad. Les lycéens, au moins aussi nombreux que la veille (entre 300 et 400), faisaient face à une vingtaine de policiers.

Manifestation ce mardi 4 décembre place Stalingrad (BG/Rue89 Bordeaux)

Peu organisés et désarmés face aux flashballs et autres grenades, certains lycéens ont tenté de répondre par des jets de pierres. Mais l’opposition était largement inégale entre eux et les policiers. Ces derniers cherchaient non pas à permettre la circulation normale du tramway, mais à empêcher les lycéens d’aller manifester dans le centre ville.

Médics jaunes

Mettant en joue les manifestants à hauteur de la tête pour les faire reculer, ils ont interpellé au moins 3 lycéens et blessé plusieurs autres.

« Un jeune a été touché par un flashball à l’œil, plusieurs autres aux jambes ou sur le ventre. Nous avons aussi aidé trois ou quatre personnes blessées aux mains » détaille Lilly, coordinatrice des « Médics jaunes 33 ».

Ce groupe de soigneurs (une petite dizaine sur place) s’est constitué samedi après les violences de la manifestation des gilets jaunes.

« Ce sont des parents d’élèves qui nous ont demandé d’être présents aujourd’hui, après avoir vu le degré de violence la veille », poursuit Lilly.

D’autres lycéens mobilisés auraient préféré que les évènements prennent une tournure différente :

« Nous on veut que ce soit pacifique, témoigne Antoine (pseudo), lycéen de François-Mauriac. Lundi, lors d’une assemblée générale organisée dans le lycée, nous avons décidé d’élire des représentants dans chaque classe afin de décider de la suite du mouvement. »

Le feu aux poubelles

Par ailleurs, le nombre de lycéens présents ce matin avait de quoi étonner, suite aux violences de la veille : « Nous pensions que les lycéens seraient choqués de ce qu’il s’est passé hier et n’oseraient pas y retourner » poursuit Héloïse (pseudo), lycéenne à François-Mauriac et membre du Comité inter-lycées de Bordeaux. Preuve de la détermination et du « ras-le-bol » ressentis par beaucoup ?

Repoussés toujours plus loin par la police, les lycéens ont fini par se retrouver devant le lycée François-Mauriac où ils ont mis le feu à des poubelles, au milieu de la rue.

Le feu devant le lycée Mauriac (BG/Rue89 Bordeaux)

Le feu prenait des allures impressionnantes, restant toutefois circonscrit au centre de la chaussée. Arrivés sur place quelques minutes plus tard, les pompiers ont rapidement éteint le foyer. Pendant ce temps, les lycéens encore présents s’étaient dispersés.

Selon Héloïse, des mouvements et tentatives de blocage ont également eu lieu ce matin aux lycées Pape-Clément à Pessac et Vaclav-Havel à Bègles :

« On va essayer d’organiser un mouvement : une manifestation vendredi ? rejoindre les gilets jaunes samedi ? On ne sait pas encore. »


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