L’avocat d’Emmaüs Gironde Maitre Galinat se félicite :
« On va pouvoir répondre point par point aux accusations d’Emmaüs France qui sont infondées et à contre-temps : comment peuvent ils demander un administrateur judiciaire pour une association qu’ils ont exclue il y a deux semaines ? »
A notre question sur le mouvement social qui agite la structure girondine depuis un mois et demi, l’avocat explique qu’elle ne concerne qu’une petite partie des 320 salariés de l’association.
De juillet à septembre ?
L’avocate Maitre Poirier, postulante du cabinet Camino qui représente Emmaüs France, a expliqué ce renvoi par la nécessité des deux parties de rassembler tous les éléments de ce dossier « complexe ».
« Le 8 juillet il y aura des débats, le juge aura ensuite environ un mois pour rendre sa décision », a-t-elle détaillé.
Les vacances judiciaires estivales risquent cependant de repousser le délibéré à septembre.
Également présent à l’audience, Thierry Haluin, directeur des compagnons d’Emmaüs Aquitaine, s’est montré déçu de ce nouveau délai accordé au président et au Conseil d’administration.
« La situation est particulièrement urgente mais on va continuer à maintenir la pression », nous a-t-il expliqué.
« Je savais que tout ça finirait devant la justice »
Les 54 compagnons d’Emmaüs et les quatre salariés encadrant sont en grève illimitée depuis le 29 mai. « C’est une première depuis cinquante ans » souligne Thierry Haluin qui met en cause la gestion « complètement opaque » de l’association. Il rappelle également que cette grève s’inscrit en « solidarité » avec les salariés du pôle social et du pôle enfance qui ont déposé deux motions de défiance depuis le début du mouvement.
Bernard Cabanne, ex-administrateur d’Emmaüs Gironde, était également présent au tribunal. Avant de porter les mêmes accusations d’opacité sur le fonctionnement d’Emmaüs Gironde, il déclare :
« Je ne suis resté qu’un an dans le conseil d’administration et si j’ai démissionné c’est que je savais que tout ça finirait devant la justice. »
En attendant, ce renvoi permettra à Pascal Lafargue de mieux se préparer pour faire face aux accusations. Cependant, les débats du 8 juillet au tribunal de grande instance de Bordeaux, s’ils ont lieu, s’annoncent d’ores et déjà particulièrement houleux. Les salariés ont lancé une pétition en ligne qui a récolté 1500 signatures. Ils réclament une nouvelle fois la démission du président pour « poursuivre [leur] engagement » et espérer retrouver le réseau d’Emmaüs France.
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