Dans un entretien accordé ce jeudi à Sud-Ouest, le maire de Bordeaux confirme sa volonté de mettre fin au projet d’aménagement du quartier de la Jallère, et émis des doutes sur la réalisation du pont Simone-Veil.
« Ce nouveau coup d’arrêt (la récente décision du tribunal administratif, NDLR) nous pénalise (…) et je suis incapable de dire si le chantier va pouvoir redémarrer, déclare Nicolas Florian. C’est à se demander si ce pont, qui a déjà deux ans de retard, se fera un jour.»
Vincent Feltesse, conseiller municipal et métropolitain, dénonce « des propos lénifiants » et un « singulier manque de volontarisme » :
« Les citoyens n’attendent pas d’un maire de commenter ou de faire des pronostics mais de faire avancer les choses. Ce pont est une nécessité pour le bouclage des boulevards et est particulièrement attendu par les habitants de la rive droite. »
« Défaitisme »
L’ex président (PS) de la CUB rappelle que ce pont est « le premier chantier qu’il a lancé, en octobre 2007 », et qu’en décembre 2013, à l’issue de la procédure de concertation, un jury a décidé que ce franchissement serait réalisé par l’architecte Rem Koollhass, et desservirait l’Arena de Floirac.
« Six ans après et alors que Vincent Feltesse n’est plus président de la métropole depuis avril 2014, celui-ci ne peut que constater le retard pris, les erreurs juridiques commises, les négociations financières imparfaites et maintenant le défaitisme du maire de Bordeaux. »
Le candidat déclaré à la mairie de Bordeaux porte ainsi le fer contre le successeur d’Alain Juppé. Un autre candidat potentiel, Pierre Hurmic, salue lui une « sage décision » du nouveau maire, celle de renoncer au projet d’aménagement de la Jallère.
Plus d’un million d’euros « engloutis »
Nicolas Florian avait déjà laissé entendre qu’il abandonnerait l’urbanisation de ces 40 hectares de friches naturelles près du Matmut Atlantique. « En attendant sa confirmation officielle », cette nouvelle déclaration du maire est pour le conseiller municipal écologiste « le fruit de l’opposition résolue à ce projet [des élus écologistes, NDLR] et de la mobilisation citoyenne suscitée ».
Mais alors que la campagne pour les municipales, en mars 2020, s’engage, Pierre Hurmic n’épargne pas non plus l’édile :
« Si ce revirement avait été moins tardif, et le Maire plus attentif à nos propositions alternatives, la Métropole aurait pu économiser la somme de 1 163 000 € engloutie et gaspillée en études d’aménagement aussi vaines que couteuses. Les enjeux écologiques et climatiques qui s’imposent désormais au cœur de la campagne des municipales réclament, outre un renoncement clair à des projets immobiliers d’un autre temps, une préoccupation totalement absente des intentions dévoilées par le candidat Florian dans l’article de presse précité. »
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