Dans la nuit de dimanche à lundi, à 4h du matin, deux hommes escaladent la face nord de la cathédrale Saint-André, place Pey-Berland à Bordeaux. Dans leur sac à dos, une banderole gigantesque de 6 mètres sur 15. Arrivés au niveau des gargouilles, ils déploient leur fardeau sur lequel est écrit en grand et en couleur arc-en-ciel : « Libre ».
Le message interpelle, surtout un lundi de Pâques, jour de résurrection de Jésus. La cathédrale est cependant fermée dans le respect des consignes du confinement et pas de messe prévue pour la fête des chrétiens. Quel est le message ?
« On voulait une action qui parle d’elle-même, un message laissé à la libre interprétation », confie Alex, membre du jeune Collectif Z qui signe l’action.
Contre les dérives autoritaires
Et c’est réussi, puisque beaucoup de passants, qui ont pu observer la banderole encore en place ce lundi à 19h, ont interprété le message en lien avec le confinement. Cependant, le Collectif Z détaille ses intentions.
« Le sujet de la liberté, ou plutôt le manque de libertés : dans le milieu carcéral, dans les centres de rétention administrative, et ailleurs, même dans les Ehpad…, est un sujet qui nous tient à cœur. On a toujours voulu faire une action sur cette question. Aujourd’hui, les citoyens qui connaissent le confinement y seraient plus sensibles. C’est un message d’actualité, sur les dérives autoritaires d’hier, d’aujourd’hui, et de demain. »
Avant de porter le nom de Collectif Z, les deux instigateurs ont eu l’occasion de signer d’autres actions. Ils sont intervenus plusieurs fois lors des rassemblements des Gilets jaunes. On retient également leur action pour le climat sur la façade du Palais de justice de Bordeaux en août 2017 pour soutenir le mouvement allemand « Ende Gelände » dans sa lutte pour mettre fin à l’exploitation du charbon dans le bassin du Rhin.
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