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Écoles, activité économique, vie sociale : la V2 du confinement est dispo

Reconfinée comme le reste de la France, la Gironde « n’a plus de singularités ». Selon la préfecture, en huit jours, le département a rattrapé la moyenne nationale. Martin Guespereau, préfet délégué pour la défense et la sécurité, a détaillé les caractéristiques de ce nouveau confinement : l’école et l’activité économique continuent, la vie sociale se met en veille.

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Écoles, activité économique, vie sociale : la V2 du confinement est dispo

C’est reparti comme en mars ? Pas tout à fait. A côté des consignes habituelles (déplacements sur attestations, télétravail…), le confinement de cet automne présente de légères souplesses : d’un côté les parcs restent ouverts et les plages accessibles, d’un autre côté les écoles sont ouvertes ainsi que certaines administrations et secteurs d’activité.

Le préfet délégué de la Gironde pour la défense et la sécurité, Martin Guespereau, a insisté lors d’un point presse ce vendredi : « l’activité doit continuer, mais soumise à des contraintes. »

« L’avantage girondin est perdu »

En préambule, le constat sur les contaminations est grave. La Gironde qui avait évité le couvre-feu avec des taux d’incidence inférieurs qu’ailleurs sur l’Hexagone, a vu la situation se dégrader :

« Les choses ont notablement évolués. Il y a une semaine, c’était bien moins grave. […] L’avantage girondin est perdu. Le département a rejoint le peloton national des contaminations. En trois semaines, on aurait risqué la saturation des services des hôpitaux », argumente Martin Guespereau.

« Tous les indicateurs d’une très grande dégradation expliquent les décisions nationales » donc. Au niveau local, le Dr Daniel Habold, directeur de la santé publique de l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine, a donné les chiffres de cette dégradation. En Gironde, le taux d’incidence est désormais de 124 pour 100 000 (+55% par rapport à la dernière semaine). Dans la Métropole de Bordeaux, 235 pour 100 000 (+60%). Et à Bordeaux, 300 pour 100 000 (+44%).

« 279 hospitalisations sont comptabilisées en Gironde, dont 56 pour réanimation. 915 en Nouvelle-Aquitaine dont 133 en réanimation » abonde Samuel Pratmarty, directeur de l’offre de soins et de l’autonomie de l’ARS. Le plan blanc déclenché par le Gouvernement, qui mobilise en Gironde l’ensemble des hôpitaux et des cliniques, nécessite alors de déprogrammer une grande partie des activités et opérations prévues. La région s’est dotée de 412 000 tests antigéniques qui donnent un résultat en une demi-heure permettant un tri efficace dans les urgences.

« Les règles sont collectives »

« Pas de règles individuelles, que des règles collectives », insiste le préfet Guespereau. En plus des gestes barrières, port du masque, il faut également penser à l’aération des locaux.

« Nous devons apprendre à vivre avec ce virus et ce confinement, ajoute-t-il. Le confinement ne sera efficace que si chacun est plus rigoureux dans l’ensemble de ses activités. »

Globalement, les mesures sont identiques à celles du confinement de mars-avril. Ce qui diffère : « l’activité et l’école. » A noter que tous les élèves doivent avoir une attestation scolaire, porter le masque en intérieur et extérieur, sauf pour les écoliers en maternelles, et que la rentrée ce lundi se fera à l’heure habituelle (non pas 10h comme initialement annoncé).

« L’école est ouverte, de la maternelle aux lycées, détaille Martin Guespereau. Le périscolaire également. Mais pas les activités extra-scolaires. L’université se fera en distanciel. L’activité des BTP sera maintenue, les conditions de travail en plein air étant considérées sécurisées. Les administrations restent ouvertes dans le respect des conditions du protocole sanitaire [et de l’obligation de se munir d’une attestation professionnelle]. Par ailleurs, l’employeur doit toujours protéger la santé du salarié et privilégier le télétravail. »

« Ce qui ne change pas relève de la vie sociale » : le retour du périmètre d’un kilomètre, de la durée de sortie d’une heure maximum « pour une activité physique, emmener ses enfants à l’école, ou faire les courses, mais pas plus ». Avec l’obligation d’être toujours muni d’une attestation de déplacement.

« Les contrôles seront renforcés dans les gares et les péages. Il n’est pas question de partir en week-end », prévient le préfet. Les quais, les parcs et jardins restent ouverts et accessibles en évitant les attroupements et les pique-niques. Idem pour les plages, où il est possible d’accéder, se baigner, surfer, pratiquer la pêche, à condition d’être à un km de chez soi et d’y rester maximum une heure.

Les plages sont accessibles, même pour surfer, à condition d’être à un km de chez soi, d’y rester une heure, et d’avoir une attestation (WS/Rue89 Bordeaux)

« Faire tenir une entreprise debout »

« Les aides ont été retravaillées » pour les secteurs économiques ajoute Martin Guespereau. Le dispositif triptyque – fonds de solidarité, exonération ou report des charges, et chômage partiel – est reconduit.

Deux dispositifs s’y ajoutent : un spécial loyer qui permettra à un commerce fermé une décote de 30%, et un prêt direct de l’État. En plus du prêt garanti qui est amélioré par le report des remboursements, 1 milliard d’euros sont pourvus pour mettre en place le CODEFI (COmité Départemental d’Examen des problèmes de FInancement des entreprises), piloté par la Préfecture et la Direction régional des finances publiques. L’objectif : « Faire tenir une entreprise debout. »

Au volet social, le dispositif pour venir en soutien aux associations d’aide au plus démunis sera reconduit avec 875000 euros pour la Gironde. 220000 chèques-repas d’une valeur de 3,50 euros seront distribués.

En plus des 1882 places d’hébergement d’urgence en Gironde, 128 places seront créées pour le plan hivernale 2020-2021. Celles-ci ne seront pas de trop puisqu’il n’est pas dit que les procédures des évacuations des squats sur ordonnance soient suspendues pour l’occasion.

A l’échelle de Bordeaux

A ces mesures, Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, a apporté un complément lors d’un autre point presse. Les services municipaux restent ouverts. Des zones et aires de stationnement gratuits seront prévues pour les Bordelais qui souhaitent « stocker les voitures ». « L’activité économique n’étant pas totalement suspendue, le stationnement restera payant par ailleurs » a précisé le maire.

La ville mettra a disposition une auberge de jeunesse de 30 places pour les quarantaines ou les isolements des cas contact parmi les sans abri. Des bâtiments municipaux seront affectés pour le stockage des produits servant aux distributions alimentaires. Un conventionnement avec une résidence hôtelière est en cours pour accueillir les victimes de sinistres ou de violences conjugales.

Enfin, une cellule d’aide pour les très petites entreprises (TPE) est mise en place (bordeaux@celluletpe.fr). Elle centralise les demandes et oriente vers les bons dispositifs. Un numéro vert (0800710890 appel gratuit) est ouvert de 10h à 18h de lundi à vendredi, afin de « rassurer les habitants ».


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