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A l’hôtel de Région, les professionnels de la culture en quête de dialogue

La mobilisation des syndicats nationaux des professionnels de la culture a réuni une cinquantaine de personnes devant l’hôtel de Région à Bordeaux. Leur délégation, reçue par les élus, a remis une lettre à Alain Rousset pour dire leur « sentiment d’être ignorés et exclus ». Le président de la Nouvelle-Aquitaine avait proposé une expérimentation de réouverture des lieux culturels sans les concerter.

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A l’hôtel de Région, les professionnels de la culture en quête de dialogue

Un mois après leur mobilisation le 15 décembre dernier, plusieurs syndicats, collectifs, associations et acteurs du monde de la culture avaient appelé à manifester dans plusieurs villes de France. Alors qu’à Paris, Lyon, ou Nantes, quelques centaines de personnes ont répondu à l’appel, Bordeaux en a péniblement compté une cinquantaine.

« Le plan de com du gouvernement a marché, explique Timo Metzemakers. Roselyne Bachelot a écumé les plateaux télé pour raconter que les artistes sont sécurisés. Tout le monde a cru que tout allait bien. »

Le secrétaire général de la Samna CGT ajoute pourtant que, le 13 janvier, les syndicats de la culture ont rencontré la ministre qui leur a fait savoir que « le gouvernement hésite sur des mesures spécifiques ».

« Les artistes veulent travailler »

Rien de sûr donc sous-entend Timo Metzemakers. Il rappelle au passage les revendications formulées :

« Nous, artistes, nous voulons simplement travailler. Nous avons formulé trois revendications. La première est que si les lieux ne peuvent pas ouvrir, ils puissent permettre de répéter. La deuxième est une demande pour rallonger les délais de l’année blanche pour les intermittents, fixée au 31 août. On a 507 heures à faire d’ici là et ça va être compliqué. Même s’il y a une reprise avant, elle sera lente. Il faut donc des mesures pour rallonger la date limite sinon 70% des intermittents vont être à la rue. Et pour les primo-entrants, seulement une aide de 1500€. Pour 10 mois, c’est ridicule. C’est une aumône, on nous jette des cacahuètes. »

La petite assemblée était réunie devant l’hôtel de Région avec une idée en tête. Le président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, avait annoncé le 11 janvier vouloir proposer à la ministre de la culture une expérimentation – la réouverture des lieux culturels « avec des jauges limitées » -, à l’issue de laquelle des « propositions très précises » seront formulées. Cette annonce avait surpris les syndicats de salariés et les syndicats d’employeurs du Coreps, le Comité Régional des Professions du Spectacle, qui sont venus pour en savoir plus.

« Ignorés et exclus »

Framboise Thimonier et Jean-Luc Bernard, respectivement CGT et FO, ont été reçus par Éric Correia et Frédéric Vilcocq, conseillers régionaux à l’économie créative et à la culture. Au terme d’une bonne heure, les deux responsables syndicaux sont revenus mitigés.

« Nous avons remis au président Alain Rousset une lettre signée par le Coreps, explique Françoise Thimonier, pour lui rappeler d’abord que cet organisme existe et pour dire notre sentiment d’être ignorés et exclus. »

La lettre signée a été lue par la cégétiste devant les manifestants réunis. Elle regrette un fonds d’urgence « particulièrement inadapté aux réalités du secteur d’activité » en pointant sa règle des trois ETP (équivalent temps plein) et rappelant que la moyenne des 16000 entreprises françaises était de 2,2 ETP. Elle insiste également, à la suite de l’annonce de l’expérimentation par la Région de relancer le spectacle vivant, qu’ « il aurait été intéressant et constructif de préciser ce que signifie “Région test”, quelles sont les pistes envisagées, et les budgets » en concertation avec Coreps.

Les professionnels de la culture devant l’hôtel de région Photo : WS/Rue89 Bordeaux

Flou artistique

Sur ce dernier point, Eric Correia nous a répondu :

« On veut travailler sur une méthodologie et faire une analyse qui pourraient servir la science. On envisage des cas de figure confinés ou non. On pense à des festivals de plein air, à des salles de tant de m2, avec telle jauge. Nous allons travailler avec l’ITEMM (Institut technologique européen des métiers de la musique du Mans) et ensuite faire des propositions avec un comité de scientifiques. »

Une expérimentation similaire a été menée dans une salle de concert en Espagne. Dans quels délais pourrait-elle intervenir en Nouvelle-Aquitaine?

« Si on voit qu’il y a une opportunité, on peut faire l’expérimentation assez rapidement. Les musées, les cinémas, les spectacles de plein air… il y a pas mal de réseaux qui sont déjà prêts. »

Les professionnels mobilisés sur le parvis espéraient une ouverture des lieux de culture en avril. Aucune certitude, c’est toujours le flou artistique.


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