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Covid-19 : la campagne de vaccination démarre en Gironde

En Gironde, la vaccination est officiellement lancée avec l’ouverture ce mercredi 6 janvier de trois centres dans les hôpitaux bordelais. Les doses de vaccin sont d’abord destinées au personnel des hôpitaux et cliniques privées âgés de plus de 50 ans ou aux pompiers et aux résidents des Ehpad. D’ici la fin de la semaine, 6 500 personnes devraient être vaccinées selon les projections de l’Agence Régionale de Santé (ARS). Le président de la Région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset a tenu à se faire vacciner pour « montrer l’exemple », suivi du président de Bordeaux Métropole Alain Anziani. 

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Covid-19 : la campagne de vaccination démarre en Gironde

La Gironde fait désormais partie des départements lancés dans la course à la vaccination contre le coronavirus. Ce mercredi 6 janvier, le centre de Pellegrin, ouvert en début d’après-midi, a déjà accueilli des dizaines de soignants désireux de se faire injecter le vaccin de l’entreprise pharmaceutique américaine Pfizer.

« La première heure, nous avions plus de 100 personnes désireuses de prendre rendez-vous, et 50 personnes déjà vaccinées », s’est félicité le directeur du CHU de Bordeaux, Yann Bubien, lors d’une conférence de presse rassemblant notamment les grands élus locaux, la préfète de la Gironde.

Responsable du CPIAS Nouvelle-Aquitaine (centre de coordination des actions de lutte contre les infections nosocomiales pour les établissements de santé), Pierre Parneix ne s’est pas fait prier :

« J’ai tout de suite voulu me faire vacciner, pour qu’enfin on puisse être protégé et qu’on arrête ces vagues successives. C’est un atout et un soulagement d’être vacciné. J’étais également l’un des premiers pour le vaccin contre le H5N1 ! Nous avons un atout de plus pour être à son poste et aider les autres sans être inquiet ».

Le Pr Marie-Edith Lafon, qui coordonne l’équipe de virologie de Pellegrin, a tenu également se faire injecter une première dose.

« Je n’ai pas du tout tergiversé. Je suis tout à fait consciente que la vaccination est le seul moyen que les gens qui ont la Covid soient moins malades, avec des formes moins sévères. Mais aussi pour que les hôpitaux puissent continuer à fonctionner normalement. Cela ouvre également une nouvelle ère dans le monde des vaccins et de la recherche. »

Les élus montrent l’exemple

Alain Rousset n’a pas caché son empressement de recevoir le précieux vaccin. Le président de la Région Nouvelle-Aquitaine, qui va bientôt fêter ses 70 ans, a tenu à se faire vacciner à l’issue de la conférence de presse au centre de Pellegrin.

Alain Rousset reçoit sa première injection de vaccin contre le covid-19 Photo : CM/Rue89 Bordeaux

« Dans notre pays où il y a une forme de réticence contre le vaccin, je veux montrer l’exemple. C’est aussi une manifestation de confiance à l’égard du monde scientifique. D’autres épidémies, virus, interviendront peut-être demain, il faut avoir un discours volontaire à l’égard de la vaccination. »

Le président de Bordeaux Métropole, Alain Anziani (70 printemps en mai prochain), lui a emboîté le pas. Les deux hommes politiques se retrouveront sans doute le 25 janvier pour recevoir leur deuxième dose de vaccin dans l’un des trois centres de vaccination ouverts – dans les hôpitaux de Pellegrin, Saint-André et Haut-Lévêque.

« On ne vaccine pas les gens comme du bétail »

50 000 doses ont été stockées en Nouvelle-Aquitaine, le stock national est à destination des Ephad et le stock régional des professionnels de santé. En parallèle du personnel soignant à Pellegrin, des résidents d’un Ephad de Lormont ont également pu recevoir ce mercredi leurs premières injections, explique Benoît Elleboode. C’est selon le directeur général de l’ARS (agence régionale de santé) conforme à la stratégie nationale :

« Les personnes âgées représentent 1% de la population française, 1 million de personnes et un tiers des décès liés au Covid-19. Il est également important que les professionnels de santé à risques et qui en prennent au contact de ces malades puissent également être vaccinés. »

Alain Rousset, Benoît Elleboode, Fabienne Buccio, Yann Bubien, Pierre Humic… réunis lors d’une conférence de presse sur le lancement de la campagne de vaccination le 6 janvier 2021 Photo : CM/Rue89 Bordeaux

Il répond par ailleurs aux critiques sur la lenteur de la vaccination française :

« On n’arrive pas en Ephad en vaccinant les gens comme du bétail, à la chaîne. Nous avons en France une haute autorité de santé indépendante. Tout un temps a été utilisé pour recueillir les consentements. Il y a une différence entre perdre du temps et prendre du temps pour vacciner de manière éthique. »

Benoît Elleboode souligne également les difficultés techniques, telle que la conservation de ce vaccin à -80° :

« Une fois décongelé, ce vaccin doit être utilisé dans les 4 ou 5 jours maximum. De surcroît, il n’est pas possible pour les personnes âgées concernées par la première étape de vaccination de faire la queue devant les vaccinodromes en hiver ».

La région Nouvelle-Aquitaine attend les nouveaux vaccins notamment de Moderna, qui vient d’être validé par l’Union européenne. Ils se conservent à -20° et peuvent ensuite ensuite être conservés 30 jours au réfrigérateur entre 2 et 8°C

Des doses du vaccin contre le covid-19 Pfizer Photo : CM/Rue89 Bordeaux

Le département se tient prêt

Pour soutenir l’avancée de la campagne de vaccination en Gironde, le président du Département Jean-Luc Gleyze a appuyé lors de ses voeux sa volonté de mettre à disposition de l’ARS les forces nécessaires, rappelant que la santé était « une compétence départementale ».

« Il faut accélérer la vaccination et faciliter son déploiement sur tous les territoires girondins. Nous allons mobiliser des compétences humaines, nos médecins de PMI, de MDPH qui ont étudié le protocole. Des équipes mobiles pourraient se déployer sur tout le territoire. Le SDIS (pompiers, NDLR) peut transporter du matériel médical, 68 centres de secours peuvent être transformés en centres de vaccination, et nous pouvons mettre à disposition des gymnases de collèges… »

Jean-Luc Gleyze a ainsi rappelé la campagne de vaccination contre la méningite menée à la hâte en novembre dernier, ou 200 personnes ont dû être vaccinés en urgence après la détection de plusieurs cas, dont un mortel, chez des enfants à Floirac. Pour le président du conseil départemental, il s’agit de ne pas reproduire les erreurs commises au début de l’épidémie :

« Les aides à domicile et les personnes en situation de handicap avaient été oubliées pour la distribution des masques, elles le sont aussi pour la campagne de vaccination ».

La remarque aurait été enregistréee par les services de l’Etat.


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