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La circulation différenciée en cas de pic de pollution bientôt en vigueur à Bordeaux Métropole

A partir du mois de mars, les véhicules les plus polluants, non pourvus de vignettes Crit’air, ne seront pas autorisés à rouler en cas de pic de pollution atmosphérique. Mais la procédure d’alerte, qui ne tient pas compte des particules fines PM2.5, fait débat.

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La circulation différenciée en cas de pic de pollution bientôt en vigueur à Bordeaux Métropole

La préfète de la Gironde Fabienne Buccio a annoncé ce jeudi le lancement d’une consultation publique, préalable à l’instauration la circulation différenciée en cas de pic de pollution atmosphérique. Seuls les véhicules les moins polluants, disposant des vignettes Crit’air, seraient alors autorisés à rouler dans les 28 communes de Bordeaux Métropole.

Cela exclurait notamment les véhicules les plus anciens immatriculés avant le 1er janvier 1997, voire en cas de phénomène grave de pollution aux particules fines, par exemple, les Crit’air 5 (diesels). Ceux-ci seront aussi visés par la zone à faible émission que veut instaurer la mairie de Bordeaux, mais à l’horizon 2023, après concertation.

La consultation publique sur la circulation différenciée, qui permettra aux professions les plus concernées de se manifester, durera quant à elle 21 jours. Cet arsenal serait donc utilisable dès le mois de mars.

La préfecture a aussitôt tenté de minimiser son impact pour les automobilistes, soulignant que si la circulation différenciée avait été en vigueur en 2020, elle n’aurait pas été utilisée, et ne l’aurait été qu’ »un jour ou deux » l’année précédente.

10 fois plus de pics

Le nouvel indice Atmo va-t-il changer la donne ? Depuis le 1er janvier 2021, il mesure la concentration les particules très fines PM2.5, en plus des quatre polluants mesurés jusqu’ici (ozone (O3), le dioxyde d’azote (NO2), les particules fines (PM10), et le dioxyde de soufre (SO2). Sauf qu’aucune procédure d’alerte ne peut être lancée en cas de pic de pollution au PM2.5, faute de seuils reconnus par le code de l’environnement et le conseil d’Etat.

« Pour information, une application rétrospective à l’année 2019 de cet indice multiplie par 10 le nombre de jours avec une mauvaise qualité de l’air pour la Gironde. Le savoir, c’est bien, encore faut-il agir en conséquence… », relevaient les élus EELV et Génération.s au conseil départemental.

Ceux-ci relevaient que le 23 novembre dernier, dernier pic de pollution dans la métropole bordelaise, la préfète n’avait pu ni activer des restrictions de circulation (alors que le transport représente près d’un quart des PM2.5 émises) ni interdire le chauffage au bois avec des foyers ouverts ou des appareils individuels peu performants (deux tiers des PM2.5). La préfecture avait du se contenter de limitations des vitesses, une mesure diversement respectée.

La pollution de l’air tue 3500 néo-aquitains par an

Une motion « pour une meilleure qualité de l’air » que ces élus écologistes ont fait adopter en décembre par le conseil départemental de la Gironde, demandait donc à l’État « de prendre le décret nécessaire en Conseil d’État et d’intégrer au plus vite dans le code de l’environnement un seuil réglementaire journalier pour les PM2.5, en conformité avec les objectifs européens et les recommandations de l’OMS ».

La pollution de l’air est en effet à l’origine de 48 000 à 67 000 décès prématurés chaque année en France, dont 3500 en Nouvelle-Aquitaine, soit autant que l’alcool et davantage que la Covid-19 en 2020.

L’État risque une condamnation avec une astreinte record de 10 millions d’euros par semestre de retard s’il ne prend pas des mesures rapides, soulignaient les conseillers départementaux.


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