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L’extension du stationnement payant divise au conseil municipal de Bordeaux

Mardi 5 octobre, de vifs de débats ont eu lieu entre la majorité et l’opposition au conseil municipal concernant l’extension du stationnement payant aux derniers quartiers encore gratuits en périphérie. Malgré une concertation lancée auprès des habitants concernés, le sujet hérisse ceux qui craignent un régime unique du stationnement sur toute la ville.

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Une voiture stationnée sur une bande cyclable

Le ton était donné, avant même le début du conseil municipal de rentrée, mardi 5 octobre. Devant l’hôtel de Métropole, des tracts de l’Association Bordelaise de Défense pour un Stationnement Payant Raisonné (ABDRSPR) ont été distribués aux élus. Le plan mobilité, présenté le 15 septembre par la municipalité, prévoit, en effet, l’extension du stationnement payant à de nouveaux quartiers dans la perspective d’un report modal pour une « ville apaisée ».

Parmi eux, Caudéran et Saint-Augustin, où les voitures ventouses restreignent le stationnement aux véhicules des résidents. Si une concertation auprès des habitants concernés a été lancée par la Ville, des élus d’opposition ont décrié la méthode de consultation et la stratégie visée.

Conseil municipal du 5 octobre 2021 Photo : VB/Rue89 Bordeaux

Interrogation sur la méthode

La délibération sur les demandes exceptionnelles de remboursement de redevance de stationnement, technique et adoptée, a été le prétexte à l’ouverture d’un débat sur l’extension des stationnements payants. Aziz Skalli, du groupe Renouveau Bordeaux, a contesté le bien-fondé de la méthode :

« Vous allez vers une généralisation du système actuel, en étendant le stationnement payant aux quartiers de Saint-Augustin et de Caudéran. Vous nous aviez assuré prendre le temps de la concertation. À la concertation se substitue un questionnaire envoyé par la poste, que seulement quelques uns ont reçu. »

Un questionnaire a en effet été envoyé aux habitants des zones concernées (Saint-Augustin, Caudéran, Bordeaux Maritime et La Bastide). Mais Didier Jeanjean, adjoint au maire chargé de la nature en ville et des quartiers apaisés, a tenu à rappeler que la concertation ne se résumera pas à l’envoi de cette enquête, menée par « un organisme tiers neutre » :

« Il y aura ensuite des réunions organisées à discrétion des maires de quartiers, selon le format qu’ils souhaitent. Cette concertation porte sur des sous-secteurs bien identifiés : certaines poches dans l’intra boulevard et dans l’extra-boulevard, des sous-secteurs proches d’une desserte de transports en commun, sur laquelle nous avons travaillé en anticipation de cette mesure. »

L’élu affirme en effet que la municipalité a étudié les alternatives comme les sites propres pour vélos et bus, mais aussi le développement de l’auto-partage.

La question des zones bleues

Au-delà de la méthode de concertation, c’est également le fond de la stratégie qui a été discuté. Des élus d’opposition, à l’instar de Géraldine Amouroux, du groupe Bordeaux Ensemble, ont fait part de leur crainte envers une mesure sans ajustement, bien que l’extension du stationnement payant ait déjà été mis sur la table sous la mandature d’Alain Juppé :

« Les rues dans ces deux quartiers (Saint-Augustin et Caudéran) sont encombrées, saturées de ces voitures ventouses, dont beaucoup ruissellent depuis l’autre côté du boulevard. Nos propositions sont les suivantes : des zones résidents, sans limitation de durée pour les habitants des zones concernées, gratuites pour le premier véhicule du foyer et payantes pour le deuxième, à un tarif d’abonnement raisonnable. Pour les visiteurs de passage, des abonnements au jour ou à la semaine, à prix attractif aussi. Pourquoi pas des zones bleues, des stationnements gratuits pour tous mais limités à 1h30. »

Et d’évoquer le cas des professionnels qui viennent travailler à Bordeaux :

« Pour tous les professionnels travaillant dans les zones concernées, il pourrait y avoir une gratuité sans limitation de durée, après ouverture des droits par l’employeur et, avec toujours, le principe de 1h30 gratuite dans les zones bleues. »

Que fait la police ?

Mais la mise en place de nouvelles zones bleues pose, d’après la mairie, un problème de coût et de recrutement d’agents municipaux. Pascale Bousquet-Pitt, maire-ajointe du quartier Caudéran, en a détaillé la raison :

« Aujourd’hui la zone bleue ne peut être verbalisée que par la police municipale, les agents de surveillance de la voie publique (ASVP). Or, nous n’avons pas assez de personnel. Avant notre arrivée, la police municipale était persona non grata à Caudéran (…) Nous préférons que la police municipale fasse de la tranquillité publique. »

Le groupe Bordeaux en Luttes, par la voix d’Antoine Boudinet, a lui soulevé la question du contrôle du stationnement par une entreprise privée et demandé son transfert dans le giron public. Une position qui va de pair, selon l’élu, avec la mise en place de parcs relais gratuits pour les travailleurs bordelais. À cet égard, la marie a rappelé sa volonté de mettre en place une tarification solidaire pour le stationnement, comme cela a été fait pour les transports en commun.


#park life

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