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A Bordeaux, la droite veut croiser le fer sur les LGV au conseil municipal

L’opposition municipale de droite est favorable au projet de lignes à grande vitesse entre Bordeaux, Toulouse et Dax, et elle le fait savoir. Bordeaux Ensemble demande qu’un débat sur les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux soit inscrit à l’ordre du jour au prochain conseil municipal. Les macronistes de Renouveau Bordeaux plaident également pour le grand projet ferroviaire du Sud Ouest. La France insoumise soutient au contraire l’initiative de Pierre Hurmic en faveur des alternatives aux LGV.

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A Bordeaux, la droite veut croiser le fer sur les LGV au conseil municipal

Moins d’une semaine après l’appel à la mobilisation contre le Grand projet ferroviaire du Sud Ouest (GPSO) lancé par Pierre Hurmic, le groupe d’opposition Bordeaux Ensemble demande à ce que le sujet soit mis sur la table lors du conseil municipal, mardi prochain. Dans une lettre adressée au maire de Bordeaux ce mercredi 3 novembre, Nicolas Florian écrit :

« Il me parait nécessaire que chaque commune puisse débattre en son enceinte démocratique, à savoir le Conseil municipal, d’une question aussi structurante qui révèle, par ailleurs, la vision que chacun porte pour notre ville et son agglomération dans les années et les décennies à venir. »

Cette position fait écho à celle tenue par un autre groupe d’opposition à la Ville, Renouveau Bordeaux. Vendredi 29 octobre, les Marcheurs ont publié une tribune dans laquelle ils réaffirment leur soutien au projet de LGV entre Bordeaux, Toulouse et Dax. Ce dernier est conforme à la nouvelle position d’Emmanuel Macron sur le sujet, et à celle préconisée pendant la campagne des Régionales par leur candidate, Geneviève Darrieussecq.

Dissonances

« Il est indispensable que Bordeaux et sa métropole prennent toute leur part dans ce projet et le soutiennent sans dissonance », estime le groupe macroniste, allusion au désaccord entre socialistes et écologistes sur le sujet à la métropole. « Parce que la création de ces nouveaux aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux permettra d’accélérer la mise en place du RER métropolitain, une véritable nécessité pour notre ville et les territoires voisins. »

Avant la publication de cette tribune, Renouveau Bordeaux avait formulé une proposition de voeu, pour le conseil municipal du 5 octobre dernier, en soutien au projet de LGV. Si ce dernier n’a pas été mis à l’ordre du jour, les Marcheurs le représenteront lors du conseil municipal du 9 novembre.

Dans la métropole bordelaise, le GPSO prévoit la création d’aménagements ferroviaires sur un tronçon de 12 km entre Bègles et Saint-Médard d’Eyrans. Des opposants au projet avaient contesté ces aménagements, déclarés d’utilité publique en 2015. Fin septembre dernier, le Conseil d’État avait débouté le recours, faisant tomber le dernier obstacle à la création des LGV.

Pierre Hurmic n’est pas sur la même ligne que le président de Bordeaux Métropole, Alain Anziani, et défend une solution alternative au GPSO. L’édile souhaite rénover les lignes ferroviaires existantes vers Toulouse et l’Espagne. Une modernisation moins onéreuse, entre 4,6 et 7,3 milliards d’euros, face au projet de LGV, chiffré à 14,3 milliards d’euros. Le maire de Bordeaux interpelle également sur la coût écologique du projet, qui prévoit l’artificialisation d’espaces naturels.

Soutien de La France Insoumise

En Gironde, l’alternative à la LGV est soutenue par la France Insoumise. Dans un communiqué publié vendredi 29 octobre, le mouvement appelle à signer la pétition initiée par le maire de Bordeaux, rappelant qu’il avait milité contre la LGV pendant la campagne :

« La France Insoumise Gironde se félicite de cette initiative de PierreHurmic et du renfort ainsi apporté par les signataires de la pétition «Alternative LGV» à l’ensemble des associations et citoyens qui mènent la lutte et partagent l’analyse et la demande de requalification des lignes existantes plutôt qu’une gabegie d’argent public ! Les aménagements ferroviaires du Sud de Bordeaux (AFSB), financés par la Région et la Métropole, doivent être entièrement dédiés à cette amélioration des trains du quotidien attendue depuis des années. »

Le 26 novembre prochain, lors du conseil métropolitain, l’adhésion de la collectivité à la société publique de financement doit être votée. Si l’État s’est engagé à contribuer à hauteur de 4,1 milliards d’euros pour les deux LGV, il reste à la charge des collectivités de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie 40% du projet à financer. Bordeaux Métropole pourrait mettre plusieurs centaines de millions d’euros sur la table, que les écologistes souhaitent uniquement fléchés vers les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux. »


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