Deux jours après la perturbation d’une conférence LFI par des militants d’extrême-droite, un rassemblement s’est tenu sur le parvis de l’université Bordeaux-Montaigne. Une vingtaine d’organisations syndicales et politiques étaient présentes pour dénoncer un contexte politique global où « l’extrême-droite ne cesse de se décomplexer ».
Mercredi 7 décembre, une vingtaine d’individus cagoulés et armés de barres de fer ont tenté d’interrompre une conférence donnée par les députés LFI Carlos Martens Bilongo et Louis Boyard. La police est intervenue à la demande de la direction de l’université. Cette dernière a déposé plainte.
Réponse unitaire
Jahan Lutz, militant au sein du Poing Levé, collectif à l’origine du rassemblement, appelle à une « réponse unitaire » face à la multiplication d’actions de groupuscules fascistes à Bordeaux :
« La percée du Rassemblement national aux législatives n’y est pas pour rien. Les idées d’extrême-droite gagnent du terrain. Des militants sont agressés physiquement. C’est un contexte général. À Paris, des tracts du GUD [Groupe union défense, organisation française étudiante d’extrême-droite connue pour ses actions violentes] sont distribués dans les universités. »
Régulièrement, des tags représentant des symboles fascistes sont effacés des murs de l’université. Récemment, ce sont les murs de l’ASTI à Bordeaux qui ont été recouverts de tags racistes. « La manifestation d’aujourd’hui, c’est bien, mais ce n’est pas suffisant, ils ne se cachent plus », lâche un militant syndical au micro, qui a appelé tous les mouvements à se réunir pour la Journée internationale des migrants, dimanche 18 décembre.
« Bastide Bordelaise »
Selon le collectif Offensive Antifasciste Bordeaux, les militants d’extrême-droite qui ont perturbé la conférence appartiennent au groupuscule Bastide Bordelaise, officiellement créé en août dernier. Dans une publication sur leur site internet, le collectif décrit un groupe composé d’une quinzaine de membres. Ces derniers auraient également pris part aux incidents qui ont émaillé la Marche des fiertés et à la nuit de violences à Saint-Michel, en juin dernier.
Contacté, le parquet de Bordeaux ne souhaite pas communiquer sur le sujet, affirmant que des « investigations sont en cours ». Le soir des faits, aucune interpellation n’a eu lieu. Des plaintes ont, elles, été déposées par des militants LFI qui ont été agressés.
La France insoumise avait appelé dans un communiqué à la dissolution des groupuscules d’extrême droite par le gouvernement. Jointe par Rue89 Bordeaux, la préfecture de Gironde a indiqué s’en remettre à l’enquête du parquet.
Chargement des commentaires…