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Grosse mobilisation contre la réforme des retraites à Bordeaux : « On ne lâchera rien jusqu’au retrait »

A l’occasion de cette 11e journée d’action contre la réforme des retraites, 60 000 personnes ont manifesté, selon l’intersyndicale, 10 000 selon préfecture – une participation en baisse mais qui reste très importante pour Bordeaux. Des heurts ont éclaté dans l’après-midi avec les forces de l’ordre à la suite de la manifestation déclarée.

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Grosse mobilisation contre la réforme des retraites à Bordeaux : « On ne lâchera rien jusqu’au retrait »

Rendez-vous était donné allées de Tourny à midi pour cette 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites au lendemain de l’échec des négociations entre Matignon et l’intersyndicale. À Bordeaux, selon l’intersyndicale, 60 000 personnes ont défilé, un chiffre en légère baisse par rapport à la dernière manifestation du 28 mars, qui avait réuni 80 000 personnes. La préfecture, elle, annonce 10000 manifestants pour cet acte XI (11000 la semaine dernière).

Colère et contestation

La manifestation de l’intersyndicale s’est déroulée dans le calme. Lilia, étudiante, est mobilisée depuis le début du mouvement. Elle voit d’un bon œil la venue de nombreux jeunes dans les cortèges :

« Il y a eu une bascule depuis le 49.3 et une prise de conscience. J’ai des potes qui ne venaient pas aux manifs avant. La contestation et la colère peuvent prendre différentes formes, plus au moins violentes, mais le message reste clair : on ne lâchera rien jusqu’au retrait. »

À mi-parcours, un groupe « composé de plusieurs dizaines de personnes s’est introduit dans les locaux du Rectorat de Bordeaux en commettant divers dégradations », selon l’Académie et la préfecture qui ont condamné cette action. Le lieu a été évacué sans heurts par les forces de l’ordre.

Le cortège a suivi le trajet similaire à la journée 28 mars. Dans une ambiance bon enfant, entre chants, danses et quelques pétards, la manifestation déclarée avait pour point d’arrivée la Bourse. Alors que des manifestants déferlaient encore sur la place, des heurts ont éclaté avec les forces de l’ordre vers 14h30. Une première salve de gaz lacrymogène a repoussé les manifestants sur le miroir d’eau.

Manif sauvage à Saint-Michel

« Grève, blocage, manif sauvage » : le slogan est lancé, environ 200 personnes ont rejoint le mouvement. Les manifestants ont longé les quais en direction de la porte de Bourgogne. Aux abords du conservatoire, un engin de chantier a pris feu, des barricades ont été érigées à l’entrée des rues, des projectiles lancés sur les forces de l’ordre. Elles ont répliqué par des grenades lacrymogènes en quantité.

Dispersion, quelques gouttes de sérum physiologique dans les yeux qui brûlent, et le cortège s’est reformé. À Saint-Michel, entre les badauds attablés sur les terrasses au soleil, un manifestant appelle à « bloquer le cours Victor Hugo ». Mais rue des Faures, demi-tour. Les policiers sont là, à l’entrée de la rue. Mouvement de foule sur la place. Les terrasses de café, enfumées, se vident en quelques minutes.

8 interpellations

La suite s’est déroulée place de la Victoire. La faculté, désormais fermée, n’est plus un lieu de repli. La place est encerclée par les forces de l’ordre. Cours Aristide Briand, des manifestants ont rebroussé chemin. Cours de l’Argonne et cours de la Somme, après un jeu du chat et de la souris entre policiers et manifestants, avec jets de bouteilles et de lacrymo, le calme est revenu vers 17h.

À 18h30, la préfecture a diffusé un « bilan provisoire », faisant état de 8 individus interpellés pour « participation à un attroupement, violences et rébellion, détention de pétards et jets de projectiles sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».

6 policiers ont été légèrement blessés, ainsi qu’un manifestant en dehors du défilé. Il a été pris en charge par les pompiers. Une nouvelle journée de mobilisation devrait avoir lieu jeudi 13 avril, une date à confirmer par l’intersyndicale. Elle se tiendrait ainsi la veille de la très attendue décision du Conseil constitutionnel sur le projet de loi.


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