C’est un démêlé judiciaire de plus dans le bras de fer qui oppose la porte-parole d’Alerte aux toxiques au Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB). À la suite d’une audience qui s’est déroulée en juin, la cour d’appel de Bordeaux a débouté le CIVB et 25 autres plaignants (des syndicats AOC et des opérateurs du négoce). Ces derniers ont tenté, à nouveau, de couper court à un nouveau procès avec Valérie Murat, en déposant une demande de radiation de l’appel.
1000 euros à verser à l’association
Dans son ordonnance rendue le 11 septembre, la première chambre civile de la cour d’appel de Bordeaux indique que Valérie Murat et son association ont bien exécuté toutes les condamnations émanant du jugement du tribunal judiciaire de Libourne. Les plaignants contestaient, entre autres, la légalité des 160 000 euros réunis par Valérie Murat, via une levée de fonds en ligne, pour payer sa condamnation et lui permettre de faire appel du jugement.
« Il s’ensuit qu’en l’état, les paiements effectués par Mme Murat sont satisfactoires, justifiant le débouté de la demande des intimés de radiation du rôle de l’affaire, libres étant les intimés de choisir de ne pas les encaisser. »
Les plaignants doivent verser solidairement à Valérie Murat la somme de 1000 euros, au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
« Le droit d’informer »
Pour avoir dénoncé l’utilisation de pesticides de synthèse dans 22 vins (dont 19 Bordeaux) certifiés Haute valeur environnementale (HVE), Valérie Murat avait été condamnée à verser 125 000 euros de dommages et intérêts pour dénigrement au CIVB et à 25 opérateurs bordelais.
En octobre 2023, Valérie Murat a remis un chèque géant symbolique au siège du CIVB. L’obtention de cette somme, dans un délai imparti de deux ans, lui permettait de faire appel de la décision du tribunal judiciaire de Libourne, datant de février 2021.
Dans un communiqué publié ce 11 septembre, l’association Alerte aux toxiques salue « une décision qui protège le droit d’informer, de s’informer et la liberté d’expression et qui participe à briser l’omerta dans le Bordelais » :
« Si cette audience en appel permettra avant tout de pouvoir passer au fond de ce dossier, elle permettra aussi de mettre en lumière les moyens et les méthodes de plus en plus puissantes ayant pour unique objectif d’empêcher de mettre la question des pesticides sur le devant de la scène et de faire taire toustes celleux qui osent dénoncer l’utilisation des pesticides pour produire des vins. »
Contacté, le CIVB n’a pas souhaité faire de commentaires.
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