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« Gagnons la justice sociale » : une manifestation contre le gouvernement Barnier à Bordeaux

À Bordeaux, la manifestation à l’appel d’un collectif réunissant syndicats et associations aura réuni près de 5000 personnes selon les organisateurs, 2200 selon la préfecture.

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« Gagnons la justice sociale » : une manifestation contre le gouvernement Barnier à Bordeaux
La manifestation intersyndicale à Bordeaux, le 1er octobre 2024

Rentrée parlementaire, rentrée revendicative : alors que le Premier ministre Michel Barnier prononçait son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, ce mardi 1er octobre marquait également une journée de mobilisation nationale initiée par les syndicats. 

En Gironde, six syndicats sont à l’origine de l’appel à manifester (CGT 33, FSU 33, Solidaires 33, FIDL, Unef, Union étudiante) rejoints par le milieu associatif, déjà mobilisé au printemps dernier derrière le programme porté par le Nouveau Front populaire (NFP).

Retraites, salaires et services publics

Stéphane Obé, secrétaire départemental de la CGT Gironde, déplore la composition du nouveau gouvernement au regard du résultat des dernières élections législatives. Il souligne une volonté de « faire pression jusqu’à la dernière minute » avec cette mobilisation :

« Nous avons choisi de nous mobiliser ce 1er octobre, car c’est le jour du discours de politique générale et aussi celui du débat parlementaire sur le budget de l’État. Il y avait trois mots d’ordre pour cette journée : l’abrogation de la réforme des retraites de 2023, une augmentation de tous les salaires avec notamment une indexation sur l’inflation et des services publics qui répondent aux besoins. » 

Des revendications partagées par les syndicats et associations signataires de l’appel, qui exigent également une garantie de l’égalité professionnelle entre hommes et femmes ainsi que de l’accès et la gratuité du service public de l’enseignement supérieur, une contribution fiscale des plus riches ou encore « une politique ambitieuse pour lutter contre le changement climatique ». 

Un peu plus tôt dans la matinée, les élèves du lycée Montesquieu ont brièvement bloqué leur établissement.

« C’est important pour notre avenir de se mobiliser contre Parcoursup, la retraite aussi : je n’ai pas envie de travailler jusqu’à 67 ans », témoigne Romane, élève du lycée Montesquieu.

En raison de la grève initiée par cette journée de mobilisation, sept écoles de l’agglomération bordelaise étaient complètement fermées tandis qu’une vingtaine d’autres n’accueillaient que les élèves des enseignants non-grévistes.

Des perturbations liées au mouvement ont également affecté les services de cantine dans les établissements scolaires, ainsi que celui des bibliothèques universitaires.

Une manifestation, multiples cortèges

Dans la manifestation rythmée au son d’une batucada et des camions syndicaux, on relève une présence appuyée du personnel soignant, mobilisé pour alerter sur l’état du système de santé. « L’argent, il y en a, il faut surtout bien le répartir : à l’hôpital et dans la santé, on n’en donne plus et les budgets sont réduits » relate Sarah Majorque, déléguée syndicale CGT :

« La résultante, c’est qu’on soigne les gens de moins en moins bien. En réalité, les dommages collatéraux de ce fonctionnement dans la santé, c’est que les usagers décèdent. Ce système est fait pour broyer les soignants, qui travaillent dans des conditions dégradées et les patients, qui subissent le tri pour accéder aux soins. »

Le personnel soignant mobilisé dans la manifestation du 1er octobre à Bordeaux Photo : SC/Rue89 Bordeaux

Un peu plus loin dans le cortège, Christophe, enseignant dans le premier degré, pointe quant à lui le niveau des salaires des enseignants, « les moins bien payés des pays de l’OCDE » souligne-t-il. Présent dans la manifestation pour l’augmentation des salaires et le retrait de la réforme des retraites, il alerte également sur une dégradation des conditions de travail dans le milieu scolaire :

« Si l’on se base sur les comparaisons de l’OCDE concernant le premier degré, on a le plus grand nombre d’élèves par classe, idem pour le nombre d’heures de présence devant les élèves. C’est important de se mobiliser pour dire que la politique qui va être mise en place par le gouvernement Barnier, avec la courroie de transmission de l’extrême droite, ne se fera pas en notre nom. »

Aux côtés des organisations syndicales, des militants pour la cause palestinienne étaient présents pour mettre la lumière sur la situation humanitaire à Gaza ainsi qu’au Liban, où Israël mène désormais des incursions militaires terrestres.

La manifestation bordelaise s’est achevée à 13h30 sur la place de la Bourse sans incident, tandis que d’autres mobilisations démarraient dans plusieurs villes de France.

Des militants pour la Palestine dans la dans la manifestation du 1er octobre à Bordeaux Photo : SC/Rue89 Bordeaux

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