7 jeunes Girondins âgés de 20 à 27 ans comparaissaient ce jeudi 19 décembre devant le tribunal correctionnel pour des faits survenus en marge des manifestations à Bordeaux contre la réforme des retraites, en mars et avril 2023.
Certains sont accusés de dégradations matérielles – feux de poubelles, bris de vitrines et, fait le plus grave, incendie d’un engin de chantier près du Conservatoire – ; d’autres de violences contre les forces de l’ordre – en l’occurrence des tirs de mortier dont aucune n’a entraîné de blessure avérée – ; d’autres encore simplement de complicité. Léa S., la seule femme inculpée, se voit par exemple reprocher d’avoir tenu une banderole cachant ces fameux tirs, et d’avoir tenté d’enlever des pavés avec un marteau.
Violences urbaines
Ils ont reconnu ces faits. En revanche, tous contestent leur mise en cause pour avoir « participé sciemment à un groupe constitué en vue de commettre des violences ou des dégradations » (le « délit de groupement »). En clair, de faire partie des black blocs, aux motifs qu’ils étaient habillés de noir (sauf Léa, surnommée la Schtroumpfette car toujours vêtue de bleue…) et avaient le visage masqué.
« Vous avez à juger des violences urbaines (…), d’émeutes causées par des gens qui n’ont pas leur place dans les manifestations et viennent pour créer du désordre », estime David Arnault, substitut du procureur de la République.
« Mais où est leur place ? », réplique peu après Bruno Bouyer, avocat de Mattéo T., un des sept prévenus. Il conteste la dimension politique de la procédure, avec la volonté du parquet après l’incendie de la porte de la mairie, le 16 mars 2023, « d’engager une répression sérieuse et sévère ».
« Je vois une société qui se défend d’une jeunesse qui est en perdition et profite d’un mouvement de contestation sociale pour essayer de trouver sa place. C’est le procès d’une jeunesse dans la misère sociale, parentale, médicale, pour certains psychologique. »
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