La rentrée va se faire sous le signe de la contestation dans les écoles maternelles lormontaises. Une trentaine d’ATSEM (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles) a choisi de se mettre en grève pour protester contre le projet de réorganisation de leur temps de travail proposé par la municipalité suite au retour à la semaine de quatre jours.
« Ce n’est pas une grève pour moins travailler, pour demander de l’argent ou des jours de repos, mais c’est une grève pour l’organisation du travail et les conditions de travail, pour que la qualité du service rendu soit optimale pour les enfants », affirme Alexandra Buffe, formatrice et représentante CGT des services publics en Gironde.
Le service de la cantine ne sera donc pas assuré dans 80% des écoles pour ce jour de la rentrée et un rassemblement sera organisé à midi devant la Mairie.
« Plus de missions sur un temps réduit »
L’année scolaire précédente, six communes girondines avaient fait le choix de conserver le rythme de la semaine à 4,5 jours. Dès le 1er septembre, la ville de Lormont les abandonne : en effet, suite à un vote organisé en juin dernier, qui a vu la semaine de 4 jours l’emporter en réunissant 61,4 % des suffrages (1 017 voix sur 1 671 votants), la ville de la rive droite va revenir au rythme d’avant 2013.
Pour les ATSEM, cela implique une nouvelle organisation de leur temps de travail. Ce qui était auparavant étalé sur 4,5 jours le sera sur 4 jours. Mais un mercredi sur deux, ils devront également se présenter sur leur lieu de travail ou dans des centres de loisirs de la ville pour assurer le service des repas ainsi qu’un entretien approfondi des locaux.
Une dégradation de « la qualité de leur travail » avec « plus de missions sur un temps réduit » que dénoncent les syndicats CGT-territoriaux Lormont, la CGT Edu’action33 et la FSU SNUipp33.
« Ce sont des ATSEM, ils ont un CAP petit enfance et sont intégrés à l’équipe éducative, leurs missions prioritaires sont d’accompagner les enfants et les enseignants. […] Dans la fonction publique, il y a des métiers spécifiques mais le problème c’est que, pour des problèmes de restrictions budgétaires, on va vers une espèce de polyvalence, on va leur demander tout et n’importe quoi », poursuit Alexandra Buffe.
Des ajustements en octobre ?
Les représentants syndicaux ont été reçus à deux reprises à la Mairie la semaine dernière, l’occasion selon la municipalité d’ouvrir un cycle de « dialogue constructif », qui n’aurait manifestement pas pu être mis en place au cours de l’été, pour déterminer « la meilleure organisation pour les enfants, les enseignants et pour les ATSEM eux-mêmes ».
La question de leur présence un mercredi sur deux s’est invitée au cœur des discussions, une présence que l’équipe municipale justifie par « des cycles de formation, des réunions d’équipe, et pas uniquement juste pour les faire venir à l’école dans une école vide ».
Car ce retour à la semaine de 4 jours, décidé suite à la forte mobilisation des enseignants et d’un certain nombre de parents d’élèves, génère une inconnue : quel va être l’impact mesuré sur les centres de loisirs le mercredi ?
« Est-ce qu’il y aura plus ou moins d’enfants ? Est-ce qu’ils ne seront là que le matin ou aussi l’après-midi ? Il nous faut quand même un petit peu de temps pour observer les impacts de ce changement. […] Donc pour être clair, de septembre à mi-octobre, c’est-à-dire aux vacances de la Toussaint, ce sont les ATSEM qui observeront l’impact de ce nouveau rythme scolaire », justifie la Mairie de Lormont.
Non satisfait de ces réponses, le personnel mobilisé réaffirme sa volonté d’entamer une grève. Ils seront de nouveau reçu à la Mairie le 3 septembre prochain.
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