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Une rentrée de remises à plat pour Juppé

Fin de la vaisselle en plastique dans les cantines, prolongation probable de l’interdiction du pont de pierre aux voitures… Alain Juppé a fait quelques annonces lors de sa conférence de presse de rentrée. Le président de la métropole renvoie toutefois à une conférence des maires en novembre certaines décisions lourdes, comme l’avenir du tramway. Et à plus tard les questions sur son avenir personnel.

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Une rentrée de remises à plat pour Juppé

« Le jeu est ouvert ». C’est en ces termes qu’Alain Juppé a résumé ce mardi  le débat sur sa succession à Bordeaux. Le maire, qui ne se prononcera qu’en 2019 sur une éventuelle candidature à sa propre succession en 2020 (ou 2021) – « C’est une des hypothèses », confirme-t-il -, n’a pas commenté non plus davantage les échanges, assez vifs selon la presse, avec ses adjoints, au premier rang desquels Virginie Calmels depuis son ralliement à Laurent Wauquiez. « L’ambiance est très bonne entre les élus », s’est il borné à souligner.

Ecole : plastique à la cantine et semaine de 4 jours

On retrouve cette volonté très juppéiste de couper court aux longues polémiques dans sa décision de renoncer aux assiettes en plastique dans les cantines scolaires. L’annonce surprend, alors que la mairie a lancé une consultation des parents et du personnel, ouverte jusqu’au 22 septembre. Mais les analyses censées dédouaner le plastique de tout risque de pollution chimique ont fait pschitt.

« Une étude très bien faite montre que cette vaisselle est tout à fait fiable, les résultats sont très en dessous de toutes les normes en vigueur, mais on est plus dans le fantasme qu’autre chose, estime Alain Juppé. Et dans le domaine de la passion, aucun argument n’est recevable. J’ai donc décidé de renoncer à cette vaisselle même si les personnels municipaux seront mécontents car cela leur facilitait la vie. »

Et en effet : la CGT des Municipaux de Bordeaux, qui soutenait le remplacement des anciennes assiettes par d’autres moins lourdes et moins bruyantes, annonce à Sud Ouest le dépôt d’un préavis de grève illimitée à compter du lundi 25 septembre…

« Pas les poches et les barquettes de cuisson ! », a de son côté réagi le collectif Cantine sans plastique dans un court SMS. Ses membres maintiennent leur réunion prévue à l’Athénée municipal de Bordeaux ce mercredi 20 septembre.

Le remplacement des assiettes en plastique devrait intervenir à partir du 1er janvier prochain. C’est aussi à cette date que la mairie de Bordeaux aura tranché sur les rythmes scolaires, à l’issue d’une concertation avec les parents et les enseignants. Mais Alain Juppé  a laissé entendre qu’une « forte majorité » d’entre eux aurait déjà manifesté son souhait d’un retour à la semaine de 4 jours lors de la rentrée 2018, une décision prise récemment par Pessac.

Alain Juppé et ses adjoints au coin (SB/Rue89 Bordeaux)

Transports : pont de pierre et Pibal

En 2018, le pont de pierre sera peut-être définitivement interdit aux voitures. Le président de Bordeaux Métropole estime en tous cas qu’il n’y a « que des raisons de se réjouir » de cette expérimentation démarrée le 1er aout dernier, et qui ne provoque selon lui ni congestion supplémentaire, ni protestation, notamment chez les élus de la rive droite. Censée s’achever fin septembre, il est donc, déclare Alain Juppé, « probable » qu’elle sera prolongée, au moins jusqu’en janvier dans un premier temps.

Le maire est aussi rapidement revenu sur le flop du Pibal, le vélo-trotinette designé par Philippe Starck mais qui n’a pas passé les tests de sécurité du fabricant Cycleurope (filiale de Peugeot) :

« A partir du moment où le constructeur n’a pas été capable de nous donner des garanties suffisantes, il n’était pas question pour moi de prendre des risques inconsidérés ».

La ville aurait en effet dû faire signer aux bénéficiaires de prêt une décharge de responsabilité, et faire vérifier les engins toutes les 6 semaines. Une usine à gaz à laquelle Bordeaux préfère renoncer, pour troquer 500 vélos électriques à la place des 580 Pibals promis.

Vie quotidienne : au secours des piscines et des poubelles

Alors qu’il pestait en juin contre les résultats du service propreté de la métropole, et contre les dépôts d’ordures sauvages, Alain Juppé a dégainé un sondage Ifop selon lequel 79% des usagers seraient satisfaits de ce service.

Reste que le président de la métropole annonce un nouveau plan propreté, avec des moyens renforcés pour la collecte et le traitement des ordures ménagères, et « un appel au civisme pour une implication plus forte » des habitants.

Il pointe deux même « le gros déficits » en plans d’eau dans l’agglomération, soulignant que si la fréquentation du lac avait été multipliée par 5 cet été, c’est sans doute « parce que les piscines étaient fermées ». Depuis, celle du Grand Parc a ré-ouvert, mais ce n’est toujours pas le cas pour les piscines Galin, qui bientôt sera rénovée par les ateliers Ferret, ni pour celle du campus à Talence, ou celle d’Ambarès.

La métropole a lancé un plan piscine pour trouver des solutions à moyen terme, avec la construction de nouveaux équipements, comme le stade nautique de Mérignac.

« A court terme, on est en train de regarder comment couvrir ou chauffer certains bassins de plein air, comme la piscine Stéhelin qui n’est ouverte que 2 mois par an », indique Alain Juppé.

2018-2050 : brainstormings en vue

Une conférence des maires de la métropole va se tenir en novembre « pour tenir compte de la nouvelle donne budgétaire » et du choc fiscal promis par le gouvernement – 13 milliards d’euros d’économies pour les collectivités locales, plus la suppression de la taxe d’habitation, une des rares ressources pérennes pour les communes.

« Pourquoi 13 ? J’avais proposé 10 milliards lors de la primaire, cela n’a pas convaincu, ils se sont dit peut-être faut-il faire davantage », ironise Alain Juppé, rappelant que depuis 2014 les collectivités ont fait 9 milliards d’économies, l’Etat seulement 6.

Il tacle au passage d’autres mesures du gouvernement que la réduction des aides au logement, qui vont selon lui empêcher les bailleurs sociaux de réinvestir, ou celle des emplois aidés, dont il compte « négocier le maintien dans les associations des quartiers politique de la ville », citant par exemple la régie de quartier de Bacalan.

« Leur activité de médiation et de présence sur le terrain est essentielle, il vaut mieux prévenir que réparer ».

Le maire de Bordeaux estime par ailleurs que la suppression de la taxe d’habitation n’est « pas une bonne idée car une partie de la population est déjà exonérée par des abattements généreux.  Est ce qu’on sera compensé à l’euro près ? Pendant combien de temps ? Sous quelles modalités ? »

Juppé 2050

La métropole attend ainsi d’y voir clair dans la loi de finance et les projets du gouvernement pour débattre des priorités avec les élus locaux, et des solidarités entre les communes de l’agglo. Cela conditionnera le lancement ou pas de chantiers comme la prolongation de la ligne D du tram vers Saint-Médard ou le tramway Gradignan-Cenon via les boulevards. Deux projets qui font encore l’objet de concertations et d’études complémentaires.

Au delà de cette conférence des maires, Alain Juppé veut organiser en 2018 « une sorte de remue-méninges impliquant les élus, les collectivités, les citoyens pour rêver Bordeaux en 2030, voire en 2050 », et aborder un certain nombre de sujets : « lutte contre la congestion de l’agglomération à l’intérieur et autour » (via du « fret ferroviaire et un grand contournement éventuel »), « consolider l’art de vivre ensemble », imaginer « la métropole décarbonée ». Tout un programme pour les mandats à venir.


#Juppé 2050

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