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Université Bordeaux-Montaigne : l’IUT est bloqué, la présidente dénonce la sélection

Les étudiants de l’IUT Bordeaux-Montaigne ont bloqué l’établissement toute la journée de jeudi. Ce même jour, la direction de l’Université a pris position contre le mécanisme de sélection instauré par la loi Vidal.

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Université Bordeaux-Montaigne : l’IUT est bloqué, la présidente dénonce la sélection

La colère estudiantine gagne la place Sainte-Croix. Jeudi matin dès 6h30, des dizaines d’étudiants ont bloqué les quatre voies d’accès à l’IUT Bordeaux-Montaigne, situé non loin du campus universitaire de La Victoire, berceau des manifestations contre la loi Vidal depuis plusieurs semaines. Les étudiants, rassemblés en assemblée générale à 10h, ont obtenu la fermeture administrative de l’IUT qui n’ouvrira pas ses portes avant vendredi matin.

Pour Simon, 19 ans, en formation animation sociale et socio-culturelle, ce blocage est avant tout « un symbole »:

« Les étudiants de l’IUT sont des fruits de la sélection, on veut montrer que dans cette lutte même si nous on a rien à perdre avec cette réforme, on est mobilisés et on est solidaires avec tout le mouvement, notre conscience politique nous pousse à informer et à débattre avec un maximum de personnes. L’éducation est un droit, pas quelque chose qui se mérite. »

Les étudiants de l’IUT, appuyés par ceux de Bordeaux-Victoire, se sont réunis depuis trois semaines en comité de mobilisation. Le blocus a été décidé mardi, lors d’une assemblée générale, « ouverte à tous les étudiants de l’IUT et tout le personnel administratif et enseignant ».

« Certaines nous reprochent de ne pas avoir été avertis de notre mobilisation, mais on est passé dans toutes les salles, on a demandé à l’IUT d’afficher sur les écrans les informations sur les AG, ce qui n’a pas été fait, on a mis des affiches. Pourtant c’est une volonté que tout le monde vienne donner sa voix. C’est quand on les empêche d’aller en cours que les étudiants viennent s’informer sur la loi et discuter », raconte Irvin, 20, étudiant en gestion urbaine.

« On fait attention à ce qu’il n’y ait pas de dégradations, tout à été fait de manière à être démonté facilement ce soir », affirme Simon, qui lance un appel à l’assemblée générale le 23 avril prochain à 12h30, après les deux semaines de vacances de l’IUT.

Université pour tous

Les étudiants pourront s’appuyer sur un soutien de poids. A Bordeaux-Montaigne, et à l’exact opposé de l’Université de Bordeaux, même la présidente critique Parcoursup : dans un communiqué diffusé ce jeudi, Hélène Vélasco-Graciet confirme ses décisions d’ »accueillir tous les candidats bacheliers (et leur donner des réponses dans les délais impartis via Parcoursup) » et de « ne pas classer leurs candidatures dans les filières qui ne sont pas en tension, soit la grande majorité des formations de l’Université Bordeaux Montaigne ».

La présidente de l’établissement annonce en outre qu’elle « travaille actuellement avec le ministère pour lever cette contrainte » de la plateforme Parcoursup, à savoir rendre obligatoire le classement des candidatures. C’est à dire que l’Université bordelaise dénonce un des principes de la nouvelle loi Vidal, rappelant toutefois que certaines filières ne pourront accueillir tout le monde, comme c’est déjà le cas actuellement :

« Les filières à capacité d’accueil limitée opèreront une sélection de qualité, adaptée aux spécificités de chaque formation, comme cela se pratique depuis très longtemps (sur dossier ou sur entretien, selon les cas). Il s’agit des licences suivantes : disciplines artistiques, Culture humaniste et scientifique, Information et communication, LEA anglais-Coréen, Anglais-philosophie, Sciences archéologiques. »

Et d’enfoncer le clou :

« L’Université Bordeaux Montaigne tient à réaffirmer la mission qui est la sienne : offrir la possibilité à tous les bacheliers d’accéder à l’enseignement supérieur. »


#très sélect

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