Publié récemment, le rapport de 60 pages de l’Observatoire Girondin des libertés publiques critique la « politique d’intimidation » menée à Bordeaux par l’ex préfet de Gironde Didier Lallement. Celui qui a désormais été muté à Paris aurait délibérément contribué à l’escalade de la violence dans les rues de la métropole, d’après cette étude conduite du 17 novembre 2018 au 16 février 2019.
L’intercollectif des Gilets Jaunes de Gironde, constitué le 20 novembre dernier, s’appuie sur ce constat pour dénoncer à son tour ces agissements de force de l’ordre. Il ont fait part de leur colère ce jeudi lors d’une conférence de presse à Bordeaux.
Les violences policières sont également en ligne de mire, plus de 200 enquêtes seraient en cours au niveau national à l’IGPN. D’après la carte interactive créée par Libération, dix blessés graves seraient recensés à Bordeaux depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes. Le dernier en date est Olivier Beziade, pompier volontaire de 47 ans, touché à la tête par un tir de flashball le 12 janvier dernier.
Des Gilets stigmatisés
Les personnes qui se sont exprimées ce jeudi évoquent aussi la question du manquement à la démocratie, pour tous ceux qui souhaitent militer en tant que Gilet Jaune.
« Nous sommes stigmatisés dès lors que nous portons notre gilet » déplore Stéphane, militant depuis le début du mouvement.
C’est également ce que dénonce Florence, secrétaire juridique, refoulée à une réunion publique de La République en Marche à Libourne, à laquelle elle s’était pourtant inscrite. « On s’est fait virer quand ils ont vu qui on était » raconte-t-elle.
L’intercollectif girondin affirme que « la répression contre les Gilets Jaunes est avant tout politique » et alerte « sur sa généralisation et sa systématisation ». Il évoque sa volonté de « saisir la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour ces entraves et atteintes aux Libertés et contre cette justice à deux vitesses ».
Une mobilisation le 18 mai
Si les manifestations hebdomadaires des Gilets Jaunes en Gironde semblent réunir moins de participants qu’à leurs débuts, l’intercollectif appelle à un rassemblement le 18 mai, à l’occasion de la journée de mobilisation contre les violences policières.
Ils souhaitent s’associer à la Marche Mondiale contre Monsanto, « car fin du monde et fin du mois sont intimement liés » et invitent à la « convergence des citoyens ». Une 3e édition du village citoyen se tiendra à cette occasion sur le Parvis de la Maison Eco Citoyenne, de 10h à 17h.
L’intercollectif porte une revendication principale : obtenir « une première démocratie écrite par et pour le Peuple dans un but de justice sociale, fiscale, démocratique et écologique ».
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