La cour d’appel de Bordeaux a confirmé ce mercredi le jugement de première instance, condamnant les huit militants d’ANV-Cop 21 pour avoir dérobé dans des mairies de Gironde des portraits du président de la République.
Le juge, qui n’a pas motivé sa décision à l’annonce du verdict, a infligé aux huit prévenus des peines d’amendes allant de 250 à 600 euros, dont trois avec sursis. Ils ont aussitôt déclaré leur intention de se pourvoir en cassation.
« On savait que le tribunal de Bordeaux n’était pas novateur dans ce genre d’affaires, cela s’est confirmé, a commenté Thomas Albarran, un des militants inculpés. On n’est pas surpris, mais cela ne nous empêche pas d’être en colère, au moment où l’on bat des records de chaleur et où Macron commence à se dédire de ses engagements envers la convention citoyenne pour le climat« .
Vers un recours européen
En décrochant dans les mairies des portraits du chef de l’Etat, le mouvement ANV-Cop21 (action non violente) entend en effet alerter sur l’ »inaction climatique » de la France :
« Cette condamnation est révoltante, alors que la France ne respecte pas ses propres engagements » à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, pris lors de l’accord de Paris, ajoute Laurent Freyss, autre « désobéissant ».
Plusieurs procédures engagées ailleurs en France pour les mêmes faits sont aussi en cours d’instruction en vue de procès en cassation, et pourraient faire jurisprudence. Mais les activistes préparent d’ores et déjà l’ »échelle supérieure », indique Thomas Albarran :
« Nous irons s’il le faut devant la cour européenne des droits de l’Homme, dont tous les arrêts précédents protègent le droit à l’expression citoyenne. Elle a ainsi reconnu les actions des faucheurs volontaires d’OGM ou des Femen. »
Mais avant d’attaquer ce prochain épisode, les militants girondins d’ANV-Cop 21 se préparent à soutenir un des leurs, qui sera à nouveau jugé – mais seul, cette fois – le 22 janvier devant le tribunal de Bordeaux.
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