
Trois nouvelles Lianes circulaires, nouveaux services de transport à la demande, et de prêts et locations de vélos… Après la reconduction de Keolis aux commandes de TBM, le réseau des trams, bus, vélos et bateaux de Bordeaux Métropole se lance dans un sérieux lifting, avec l’ambition notamment d’améliorer les liaisons entre les deux rives et entre les zones d’activité.
Voici la traduction concrète du contrat record de 2,2 milliards d’euros conclu par Bordeaux Métropole avec Keolis. Pour être reconduite à la tête du réseau TBM, la filiale de la SNCF s’était engagée à améliorer l’efficacité des transports en commun, et proposer davantage de services. Son nouveau réseau, présenté ce jeudi 20 avril, doit également mettre en pratique la stratégie des mobilités votée en 2021 par la métropole.
« 300 millions d’euros ont déjà été été investis depuis 2021, rappelle Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole. Cela porte à la fois sur des petits projets comme la suppression de carrefours à feu ou sur de grands aménagements. »
Parmi ceux-ci figurent l’arrivée du tram à l’aéroport, dont l’inauguration est prévue le 29 avril, ou les travaux du BHNS Bordeaux – Saint-Aubin, annoncé pour le printemps 2024. Et la métropole, qui a également dû se saisir de la compétence des bus scolaires, compte démultiplier les dessertes pour offrir des alternatives à la voiture.
Selon les termes de Marie-Ange Debon, présidente de Keolis, il s’agit de déclencher un « choc d’offre, seul moyen d’arriver à l’objectif que nous cherchons tous, la décarbonation des transports », et « au-delà, la décongestion du trafic automobile et le désenclavement de certains territoires ».
Ce « choc » va se décliner par une plus grande « amplitude géographique et horaires », notamment des bus, et davantage de vélos et de bateaux mis en circulation. Pour Keolis, l’objectif est d’augmenter d’ici 2030 de 40% les recettes, et donc le trafic, sur un réseau qui enregistre actuellement 150 millions de voyages par an.

1 – Des nouvelles lignes de bus
Pour accompagner l’accroissement de la population et desservir les nouvelles zones d’habitats et d’activités, l’offre kilométrique de bus va augmenter de 9,6% sur la durée du contrat de délégation de service public. Un gros lifting va avoir lieu, avec changements de numéros et de codes couleurs, plus modifications de quelques tracés.
Afin d’aider les usagers, un site dédié a été créé comportant les plans du réseau et des lignes, et des kits d’information seront envoyés à tous les habitants de la métropole.
Trois nouvelles Lianes sont créées, préfigurations de 3 des 7 futurs bus express (dont l’un d’eux empruntera les boulevards). Dès le 4 septembre prochain circuleront ainsi les Lianes 31 (ex ligne 10) – Ambès-Gradignan via la gare Saint-Jean et le campus –, 35 – liaison circulaire intrarocade reliant Bruges, Eysines, Mérignac, Pessac et Bègles, via la gare et le campus également –, et 39 – liaison circulaire extra-rocade entre Villenave, Saint-Aubin et Eysines, via l’aéroport, et empruntant une voie dédiée sur la rocade.
Ces lignes circuleront tous les jours, de 5h à minuit (1h du jeudi au samedi soir), avec une fréquence toutes les 10 mn aux heures de pointe. Toutes les autres lignes de bus fonctionneront « tous les jours, y compris week-ends et jours fériés, jusqu’à 23h minimum », afin de desservir chacune des 28 communes.
Certains de ces changements font d’ores et déjà des mécontents. Ainsi, des usagers de la Lianes 10 ont lancé une pétition contre le nouveau tracé de la Lianes 31, qui sur la rive droite ne passera plus par Stalingrad et le Jardin Botanique, mais par Belvédère et Cenon Gare avant de rallier le bas Lormont.
3000 franchissements
D’autres nouvelles lignes vont être créées pour desservir les principaux bassins d’emploi – l’Ecoparc de Blanquefort par le bus 79, l’Aéroparc de Mérignac par les lignes 33 et 51, Bersol par la ligne 55 Directe (Bordeaux-centre – Pellegrin – Pessac-centre) – et relier les deux rives.
7 lignes franchiront ainsi la Garonne : outre les Lianes 7 et 16 existantes, et la Lianes 31 déjà citée, les ligne 25 (ex 45), 27 et 32 seront renforcées, une nouvelle Ligne 53 Directe va voir le jour entre Ambès et la place Ravezies.
« Avec le développement du réseau de bus, l’augmentation de fréquence du tramway et le développement des navettes fluviales, les liaisons entre les deux rives feront plus que doubler par rapport à aujourd’hui, pour atteindre 3000 franchissements par jour », indique Pierrick Poirier, directeur général de Keolis Bordeaux Métropole.

2 – Plus de transports à la demande
Outre le TBNight, maintenu et qui fonctionnera désormais aussi l’été, TBM va mettre en place le Flex’Night, des lignes nocturnes au départ des Quinconces à 2h et 4h du matin, du jeudi au samedi soir. Ces minibus seront accessibles sur réservation, avec des arrêts de descente définis en fonction des demandes des passagers.
L’offre de transports à la demande va être étoffée par deux autres services : Flex’Aéro, permettant de commander (jusqu’à 20 minutes avant le départ) un trajet entre la zone d’activité de l’Aéroparc et les gares de Pessac-Alouette, Mérignac, Caudéran et Sainte-Germaine.
Flex’Gare, un dispositif équivalent, donnera lui la possibilité de rejoindre les gares du futur RER Métropolitain (Bassens, Carbon-Blanc, Parempuyre…), toujours sur réservation préalable. Il promet une « correspondance garantie avec le TER ».
L’offre du Mobibus pour les personnes à mobilité réduite va également s’améliorer (plus grande amplitude horaire, deux nouvelles zones desservies avec la gare de Cestas et la zone commerciale de Sainte-Eulalie).
3 – Des vélos pour tous les usages
Malgré la concurrence du free-floating, TBM ne laisse pas tomber les V3, au contraire. Rebaptisé « Le vélo », les biclous en libre-service seront plus nombreux – 2000, dont 1000 vélos électriques, soit 500 de plus qu’actuellement. L’usager ne sera plus tenu d’assurer lui-même la recharge des batteries des VAE, elle sera faite par TBM.
Des bécanes plus modernes (cadenas connectés, feux clignotants….) vont remplacer les vélos actuels, qui seront recyclés. 600 d’entre eux seront prêtés aux visiteurs attendus à Bordeaux pour la Coupe du monde de rugby en septembre 2023. L’offre sera incluse dans les abonnements TBM (ou 30€ par an pour Le Vélo seul), avec un supplément de 45€ par an pour le VAE (75€ pour cette offre seule).
Des prêts ou des locations
Par ailleurs, Keolis lance une nouvelle offre : le Vélo’C. A partir du 15 mai, 1000 vélos électriques et 30 vélos cargo seront proposés en location longue durée, au prix de 300€ par an. Des prêts gratuits réservés aux habitants de Bordeaux Métropole sont aussi proposés : 10 mois pour les vélos classiques, deux mois pour les vélos électriques, cargos ou spéciaux (triporteurs…).
Ce seront en tout 6700 vélos qui seront ainsi mis à disposition.
Pour éviter les vols, un des freins majeurs au développement du vélo, TBM va harmoniser l’offre de stationnement avec le Vélopark, incluant notamment les Vélobox ou les abris de la gare Saint-Jean et des parcs relais. 12 nouveaux abris vont être déployés dès 2023, avec un accès gratuit pour les abonnés TBM (1,80€ les 24h et 35€ l’année pour les autres).

4 – Le BatCub devient Bato
Le Bato, nouveau nom du BatCub, va développer son offre à partir de 2024 grâce à l’achat de deux nouveaux bateaux et la création de trois lignes distinctes : de Benauge à Port Garonne (à Bègles) via le ponton Belvédère, de Lormont Bas à la Cité du Vin avec renfort de fréquence, et une liaison centrale de cabotage de Stalingrad aux Hangars avec des traversées rapides d’une rive à l’autre.
Le service devrait s’accroitre à partir de 2025 grâce à l’achat de deux autres navettes fluviales et la livraison de nouveaux pontons, en amont comme en aval de Bordeaux.
5 – Des parc-relais plus ouverts
Afin de favoriser les transports combinés avec le train ou inciter les automobilistes en visite à Bordeaux à ne pas les utiliser en ville, TBM va proposer à partir du 1er juin une offre « court séjour » dans ses 12 parcs-relais. Une voiture pourra stationner entre 2 et 5 jours consécutifs, pour un tarif allant de 12€ à 25€.
Par ailleurs, les trois parcs-relais accessibles aujourd’hui aux seuls abonnés TBM seront à partir de juin ouverts à l’ensemble des usagers. De même, une expérimentation va être lancée dans quatre P+R – 40 journaux à Bordeaux Nord, Mérignac Arlac, Mérignac les Pins et Pessac Alouette – pour autoriser les riverains habitant dans un rayon de 500 mètres de s’y garer la nuit.
Les parcs-relais « sont particulièrement importants pour permettre de réduire la circulation automobile dans l’agglomération, notamment avec la future mise en place de la ZFE (zone à faible émission) », note TBM.
notre double présidente, celle de l'organisation patronale des réseaux de transports publics urbains de voyageurs (UTP) et de la filiale du transport public de la SNCF (Keolis), a parfaitement retenu ses modules de formation en com, suivis à HEC puis à l'ENA :
chef-vendeuse de vent çà mérite une augmentation… !
laquelle augmentation, hélas, n'a aucune chance de concerner la fréquentation des transports urbains (TU) dans l'interco bordelaise :
déjà qu'elle n'a toujours pas dépassé le niveau de 2019, d'avant pandémie, on ne va pas comme çà faire rentrer dans du bus des cohortes nouvelles d'automobilistes… :
qu'on médite la situation de l'agglo toulonnaise par exemple, qui a toujours refusé le tram, et dont la fréquentation des TU est dans le frigo (pas celui de Falco, hein… !) :
67 validations par habitant par an en 2016 (chiffres du CEREMA, qu'il ne réactualise plus depuis cette date)…
contre 178 à la même période dans l'interco bordelaise, ou encore 250 dans le réseau strasbourgeois…
donc 40% d'augmentation du trafic d'ici 2030 ça relève du performatif, c'est-à-dire en donnant réalité par le verbe, à quelque chose d'irréalisable avec les moyens et méthodes utilisés…
quant à notre élu de la commune centre, et ses fameux "petits pas" pour définir sa moitié de mandature, autre athlète de la performance oratoire, la moquerie envers le sophisme pour ce qui concerne son absence de volonté politique pour développer le réseau de tram (comme la nouvelle ligne sur les boulevards passée aux oubliettes…) et les transports en commun en général…
…nous ramène très loin dans le passé, avec un comédien, animateur de radio et de télévision, du nom de Jacques Martin, et une certaine chansonnette dont voici les paroles :
Ra, petit, peta, petit pas, petit bus, si t'es fatigué t'as qu'à prendre l'autobus…
alors bien sûr il serait facile de rire de cette misère humaine, s'il n'y avait pas ces conséquences tragiques qui se profilent, déjà à court-moyen terme, avec une absence de politique transversale socio-environnementale d'agglo, avec une extrême insuffisance de mises en chantier de nouveaux logements et aucune politique d'envergure pour les transports urbains…
habitué des blocages de commentaire pour cause de présence de liens hypertextes, ceux-ci sont renvoyés au commentaire suivant, pour préciser les sources...
chiffres du CEREMA avec
https://www.cerema.fr/fr/centre-ressources/boutique/transports-collectifs-urbains-province-evolution-2011-2016
c'est à croire que personne ne se déplace dans l'interco ou alors sur un nuage de satisfaction…
j'ai oublié de signaler un autre gros point noir, coincé dans l'angle mort de l'analyse des transports publics urbains bordelais :
c'est bien de prévoir un "dispositif" - Flex’Gare - pour rejoindre les gares du futur RER Métropolitain mais c'est encore mieux de prévoir une tarification unique TER-TBM :
et là bien sûr nos intrépides efficaces zélus sont toujours au point mort, alors que les intercos de Strasbourg et Grenoble, par exemple, ont réalisé la "prouesse" depuis longtemps déjà… :
il n'y a vraiment rien à espérer et cette gouvernance intercommunale va encore nous retarder d'une bonne décennie quant aux profonds changements à entreprendre…