Pendant plus d’un an, ils ont cherché à sauvegarder les 18 marronniers sains de la place Gambetta, à Bordeaux. Une lutte vaine puisque ceux-ci ont étaient abattus dans la matinée du 22 novembre 2018.
Aujourd’hui, ils décident d’abandonner le statut de collectif informel pour le statut associatif. Sandra Barrère, présidente de « Aux arbres citoyens », a dévoilé leurs motivations ce mardi au Club de la presse :
« Nous avons fait un constat assez sévère, qui est à l’origine de la création de cette association, c’est que les arbres n’ont pas de droit. Nous avons observé aussi que la vision de la ville était extrêmement axées sur le minéral. Notre association a donc pour but de protéger les arbres contre toutes les atteintes et les menaces, et de renforcer le cadre juridique de protection des arbres sains, qu’ils soient remarquables ou non. »
« Aux arbres citoyens » veut également, entre autres, « favoriser la multiplication des espaces arborés, enherbés et végétalisés » et « promouvoir l’écologie urbaine et l’urbanisme démocratique ». Cela commence par le soutien porté au projet écologique alternatif pour la Jallère.
Priorité : la Jallère
Depuis des mois, les associations écologistes, notamment ANV-COP21, se mobilisent pour la création d’une forêt urbaine sur les 44 hectares concernés. Elles reçoivent donc le soutien d’ »Aux arbres citoyens », sans grande surprise : l’élu bordelais écologiste Pierre Hurmic, initiateur de ce projet de sanctuarisation de la Jallère, est un soutien de la première heure de la nouvelle association « Aux arbres citoyens ».
« Nous serons d’une intransigeance totale, prévient l’avocat et conseiller municipal. D’une radicalité totale, même. Il est exclu qu’on laisse bétonner le moindre centimètre carré de Jallère. »
Cette action colle parfaitement aux revendications de la nouvelle asso qui prône « les vertus éco-systémiques des arbres dans les villes », comme l’indique Sandra Barrère.
Remède miracle
Présent lors de la conférence de presse, Alexandre Colin, paysagiste de métier, a développé à un outil permettant justement de mesurer ces services éco-systémiques, « Arbres en villes ». Dans le contexte d’une étude en 2015, il a étudié le rôle de la végétation urbaine dans une situation de changement climatique.
« Tout d’abord, les arbres urbains permettent de capter les polluants atmosphériques, de limiter les inondations, de rafraichir l’air urbain en période de canicule, mais aussi de favoriser la biodiversité. N’oublions pas qu’un chêne mature peut abriter 423 espèces d’insectes ! Et une étude au Canada prouve que les chambres d’hôpitaux sont occupées un tiers de moins lorsque la présence d’arbre est visible par les fenêtres… Alors, pensez aux économies que cela pourrait représenter. »
Un remède miracle, donc… Sandra Barrère rajoute que « la présence d’arbres dans les quartiers diminue le taux de criminalité de 15%. Plus d’arbres, plus de sérénité ».
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