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Ces zones d’ombre sur le déconfinement pour Bordeaux et la Gironde

Après le 11 mai, la Gironde sera-t-elle un département classé vert, où le déconfinement sera levé ? Quels enfants retourneront ou pas en classe ? Comment vont reprendre les transports à Bordeaux ou les célébrations de mariage ? Les élus espèrent des précisions du gouvernement, dans l’attente de l’évolution de la pandémie de Covid-19.

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Ces zones d’ombre sur le déconfinement pour Bordeaux et la Gironde

« Tout est prêt pour le 11 mai. Reste plus qu’à fixer la date ! » Le détournement potache d’une photo de Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, demeure en partie d’actualité après l’intervention du Premier ministre mardi devant l’Assemblée nationale.

Le gouvernement prépare en effet un « déconfinement adapté aux réalités locales », avec des départements qui seront le 11 mai en catégories rouge ou verte, définis selon trois critères : le « taux de cas nouveaux dans la population sur une période de sept jours » ; le degré de tension de l’hôpital au niveau régional ; et un système de tests et de détection de cas contacts qui soit « suffisamment prêt » pour absorber un maximum de 3000 nouveaux cas quotidiens à l’échelle nationale.

Une première carte de France sera présentée ce jeudi par la direction général de la santé, réactualisée quotidiennement et arrêtée le 7 mai en vue du déconfinement. En toute logique, et sauf accélération de l’épidémie de Covid-19 d’ici le 11 mai, la Gironde et la plupart des départements de Nouvelle-Aquitaine, parmi les moins touchés du pays par le virus, devraient figurer dans cette catégorie verte.

Classes tous risques

Dans ce cas, une nouvelle phase débutera alors. Elle devrait autoriser le retour en classes des scolaires, promis par le ministre de l’éducation nationale. Un « protocole sanitaire » encadrant la reprise de l’école et ses déclinaisons locales sera connu vendredi, suite à des discussions de Jean-Michel Blanquer avec les maires et les syndicats d’enseignants, très inquiets par cette rentrée.

« J’en étais resté à une reprise la première semaine des CP et CM2, or mardi Edouard Philippe a parlé de volontariat et d’accueil de tous les élèves, quelle que soit leur classe d’âge, cela mérite qu’on nous précise la temporalité de cette reprise », souligne ce mercredi le maire de Bordeaux, Nicolas Florian.

Lors du conseil municipal par visioconférence qui s’est déroulé ce mercredi, Nicolas Guenro, élu apparenté PS et écologiste, a évoqué « le désarroi des familles » quant aux risques à faire supporter à leurs enfants. Face à cette « rupture de l’égalité républicaine » devant l’école, il a interpellé le maire sur l’opportunité d’un questionnaire envoyé par la Ville aux familles.

« Jusqu’à hier, je n’avais pas imaginé que cette notion de volontariat soit si officielle, c’est pourquoi je souhaite une communication rapide avec l’ensemble des parents d’élèves pour avoir leur retour », lui a répondu Nicolas Florian.

Dans quelles conditions les écoliers girondins feront-ils leur rentrée ? (Pixabay / Ebpilgrim)

Maire de Mérignac, la deuxième ville de Gironde, Alain Anziani a aussi décidé d’envoyer un tel questionnaire aux familles, estimant être « dans le flou » et « n’arrivant pas à anticiper les moyens logistiques, matériels » de cette rentrée.

Le maire de Bordeaux attend aussi de l’Etat des précisions sur le taux d’encadrement pour l’accueil périscolaire que la Ville souhaite proposer aux familles bordelaises. Il bénéficierait aux enfants qui ne seraient pas concernées par la rentrée, ou faisant partie des groupes non admis dans les classes, qui seront limitées à 15 élèves.

Un fauteuil sur deux

Il souhaite aussi nouer des partenariats avec le Département et la Région pour accueillir les scolaires dans les collèges (qui n’accueilleront que les 6e et les 5e à partir du 18 mai dans les zones vertes) et dans les lycées, dont la date de réouverture n’est pas encore arrêtée.

Par ailleurs, le maire confirme ce mercredi la réouverture dès le 11 mai des médiathèques et bibliothèques, des parcs et jardins, ainsi que des quais de Bordeaux. Un arrêté municipal imposera toutefois le port obligatoire du masque en ces lieux, ainsi que sur les marchés de plein air, qui devraient être à nouveau autorisés, et dans les transports en public.

La métropole indiquera ce jeudi les conditions de circulation de TBM, mais Nicolas Florian a signalé qu’il demandera à Keolis, l’opérateur du réseau, la distribution de gel hydroalcoolique et le marquage au sol dans les stations, et qu’une place sur deux soit condamnée dans les trams et les bus.

Par ailleurs, une cartographie des cheminements piétons et pistes cyclables sécurisés provisoires, qui seront mis en place pour favoriser la mobilité douce, va être présentée dans les prochains jours.

Déconfits

Un « plan de desserrement du confinement » propre à Bordeaux sera mis au point par la Ville et ses élus d’ici le 6 mai, a promis le maire lors du premier conseil municipal à se tenir depuis le début de la crise sanitaire. Les élus locaux devraient avoir d’ici là des éléments arrêtés sur les modalités du 11 mai. La Ville compte également mettre sur pied un « comité d’usagers du déconfinement », constitué de citoyens tirés au sort.

Ils devront attendre quelques semaines pour en savoir plus sur ce desserrement total. Le gouvernement a en effet repoussé certaines décisions à l’après 2 juin, dont la réouverture des plages, celle des cafés et des restaurants, ou l’organisation des mariages, reportés sauf urgence.

Nicolas Florian relève d’autres incertitudes dans les dernières annonces du gouvernement, dont l’inédite limitation à dix personnes des rassemblements organisés sur la voie publique ou dans des lieux privés. Il reste à savoir comment cette mesure, ou la limitation à 100 km des déplacements, pourra être appliquée.


#11 mai

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