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Un puits sans fond. A peine ouverte fin 2022, la déviation du Taillan – 47 millions d’euros pour 8 kilomètres de bitume dans des espaces naturels sensibles – génère comme prévu une augmentation et un report du trafic sur les axes qui y sont connectés. Elle pose illico la question de l’élargissement à 2X2 voies de la route de Lacanau à Saint-Aubin – qui couterait elle 180 millions, toujours pour 8 km environ.
Ailleurs, 55 millions d’euros ont été investis par la Cobas (communauté de communes du sud du bassin) pour élargir l’axe A660-RD250, et y créer deux échangeurs. Cela « a mis en lumière l’absolue nécessité de poursuivre l’aménagement de la RN250-RD1250 » entre La Teste et Arcachon, en direction du Pyla, souligne la collectivité. Elle a lancé des études (pour plus de 2,5 millions d’euros), et la douloureuse pour ces 7,5 km devrait être dans les eaux des exemples précédents.
Le projet routier le plus emblématique de ces dernières années en Gironde est l’élargissement à 2X3 voies de la rocade de Bordeaux : 175 millions de francs (près de 41 millions d’euros) pour les 7 km entre les échangeurs de l’A62 et l’A63, puis 270 millions d’euros pour le tronçon entre les échangeurs 4 et 16, achevé l’an dernier. Et l’Etat propose deux nouveaux chantiers à 100 millions d’euros pour créer une voie supplémentaire à hauteur de Lormont et créer une bretelle reliant la rocade à la RN89 vers Libourne…
Iceberg
Ces seuls investissements réalisés lors des 10 dernières années dans la création ou l’élargissement des routes en Gironde flirtent ainsi avec le demi-milliard d’euros. Ils ne sont pourtant que la partie émergée de l’iceberg. Chaque année, les pouvoirs publics consacrent des sommes colossales au développement de leur réseau, afin de desservir les nouveaux quartiers, zones d’activité ou équipements sortant de terre, et à l’entretien de l’axe existant.
Rue89 Bordeaux a tenté d’en faire l’estimation. Impossible d’être exhaustif : il faudrait pour cela éplucher le budget de chaque commune, en charge des voiries. Mais nous nous sommes penchés sur les crédits consacrés aux routes par les trois principaux acteurs publics disposant de cette compétence – l’Etat, le Département de la Gironde et la Métropole.
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