Le 3 mars 2023, Catherine Martin, 54 ans, est tuée de plusieurs coups de couteau par son ex-compagnon à Saint-Laurent-d’Arce. Elle est la 22e victime d’un féminicide cette année. Son meurtrier était connu de la justice pour son passé violent, déjà condamné pour tentative d’assassinat.
La veille de sa mort, Catherine Martin avait déposé plainte auprès de la gendarmerie de Saint-André-de-Cubzac. La deuxième en deux mois. Derrière ce drame, la faillite d’un suivi judiciaire et la question des violences faites aux femmes dans les zones rurales, éclairées dans une de nos récentes enquêtes.
Des dysfonctionnements dans la chaîne pénale qui ne sont pas sans rappeler le cas de Chahinez Daoud, brûlée vive à Mérignac en 2021. En mars 2023, sa famille a décidé d’attaquer l’État pour faute lourde.
Battre le pavé
Alors qu’une femme meurt tous les trois jours en France et que 80% des plaintes pour violences conjugales sont classées sans suite, les associations féministes continuent de réclamer des moyens à la hauteur du fléau. À Bordeaux, pour la grève du 8 mars, 2500 personnes sont descendues dans la rue.
Par ailleurs, des associations comme le Planning Familial de Gironde ont été la cible de l’extrême droite. À ce jour, les plaintes déposées à la suite de dégradations n’ont abouti à aucune condamnation. 2023 a marqué les 60 ans de l’antenne local du Planning familial.
L’occasion de revenir sur son histoire et les commandos anti-IVG, actifs au sein des hôpitaux bordelais dans les années 1990. Sur les marches du palais de justice de Bordeaux, en 1993, le Collectif bordelais pour le droit à l’avortement et à la contraception faisait face aux militants « pro-vie ».
30 ans plus tard, même endroit. Devant les grilles du palais de justice le 20 février 2023, un rassemblement s’est tenu en soutien aux femmes violées et agressées sexuellement par un radiologue de Langon, Bassam El-Absi. Condamné à 17 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Gironde, il a été remis en liberté après avoir fait appel.
Plus récemment, Rue89 Bordeaux a suivi le procès d’Océane, une étudiante de 23 ans, violée dans un parking à la Victoire par un agresseur multirécidiviste.
#Metoo à la fac
Après « Sciences Porcs » en 2021, qui a dénoncé les actes de violences sexuelles et sexistes au sein des IEP dont celui de Bordeaux, la vague #Metoo a déferlé sur l’Université Bordeaux Montaigne (UBM) à la fin de l’année.
Une dizaine d’étudiantes, ainsi que la philosophe et enseignante-chercheuse Barbara Stiegler, ont dénoncé les agressions d’un professeur de philosophie, ancien vice-président de l’université.
Parce que les féminicides ne peuvent être réduits à de simples faits divers, parce que les violences faites aux femmes s’ancrent dans des inégalités structurelles qui requièrent l’analyse d’un phénomène de société, Rue89 Bordeaux se penche régulièrement sur ces sujets.
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